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43 Planche XVII. Oes. deux personnages, que je viens de voir de ma fenetre, rrie rappelan t que j’ai encore une course a faire avec vous, je prends ma carme ot je pars t Je me suis de'ja permis une petite digression, quand, au lieu d’un Rasnoschtschik, je vous aienvoye' un courrier russe. Cornrne vous ne m’en avez pas fait des reproches, je m’en permettrai une autre en faveur d’un voiturier, qui d’ailleurs est, en quelque Sorte, un membre de la famille des Rasnosch- tshiki, et qui conduit une voiture d’un gerne particulier, qu’il faut que je vous de'peigne. C’est une de ces Rosposka, dont on se sert en Russie, pour transpor- ter de grands fardeaux. On trouve de ces voitures sur tous les marches et toutes les places frequente'es de Petersbourg. Quand on en a besoin, on peut les louer, sans mconvement, quoiqu’on ne connoisse pas le voiturier, ’parce qu’il sufiit de se rappeier du No. attache derriere leurs epaules. On peut d’aiileurs, sans crainte de rien perdre, leur confier des objets de grande valeur. Celui, que vous voyez, porte de la farine dans. des sacs de nalte ^ d’e'corce (Kuli). Chaque Ixul contient un sac. Ce doit etre un grand plaisir pour un philantrope, que de louer de tel- les gens; car il trouve en eux un fond de bonliommie, qu’il rencontre rare- nient ailleurs. Quelque nombreux qu’ils soient dans un lieu, il ne s’eleve jamais entr’eux aucune dispute, pour de'cider quel est celui qui partira. II regne au contraire parmi eux la plus parfaite harmonie, et ils s’en remet- tent au sort. Ils jettent dans un chapeau, chacun une piece de deux Ko- peki, sur l’une desquelles on fait une marque particuliere, et celui qui la tire, part. Ce proce’de’ amical est bien diffe’rent de celui des fiacres de Leip zig!, q u i s’etouffent entr’eux ä force de se presser autour de la personne qui veut les louer, et l’e'tourdissent par leurs cris. Ces voitures me rappellent la coutume qu’on a ici d’aller le premier de Mai et le Dimanche de Pentecote ä un petit bois, non-loin de Pe'ters- bourg, appele Catherinenhof. Ici conime a Longchamp, on voit un me- lange confus de voitures les plus ele'gantes et les plus magnifiques et de ces rosposka, que des familles du peuple louent, pour prendre part ä ce diver- tissement.