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83 TITRE VII. DES APPLICATIONS VARIÉES DU FER ET DE LA FONTE DANS LA CONSTRUCTION DES PONTS FIXES ET SUSPENDUS, DANS CELLES DES ÉCLUSES, DES CHEMINS DE FER ET DES DIGUES A LA MER, ETC. CHAPITRE PREMIER. DES PONTS FIXES. Si, depuis un temps déjà très-reculé, la construction des ponts , celles des écluses , des chemins de fer, et tant d’autres systèmes qui ont pour objet les éta blissements de routes et de digues, ainsi que les travaux relatifs aux besoins de la navigation, ap partiennent exclusivement à la science de l'ingé nieur (1) et non à celle de l'architecte, il ne faut pas, pour cela, en conclure que celui-ci doive rester étran ger à aucune des notions de cette savante partie de l’art de bâtir. Appelé, par des études qui n’ont aucun terme, à se familiariser avec les mille et un détails qui constituent l’art de /’architecture dans toute l’étendue du mot, l'architecte, en vertu de son double type d’artiste et de constructeur, a donc cette double tâche à remplir: desavoir alliera son talent de décorateur et d’homme habile à affecter, soit aux monuments et aux édifices publics, soitaux maisons particulières, les destinations qui leur appartiennent, l’avantage non moins réel de posséder des connaissances approfondies sur tous les systèmes de construction en général, quels que soient d’ailleurs leurs différents genres et les diverses dé fi) L institution des ingénieurs des ponts et chaussées date du règne de Henri IV, c'est-à-dire du xvi 8 siècle nominations qu’on est convenu de leur donner (1). Notre opinion est donc : qu’on ne saurait être véri tablement architecte, si l’on ne possède par devers soi les bases les plus importantes de l’instruction de Vin génieur, mais que, d’un autre côté, nul ne doit s’arroger ce dernier titre sans en comprendre la valeur, la portée et les obligations. En effet, depuis plusieurs années, beaucoup de per sonnes en France se donnent facilement cette déno mination, que quelques-uns ont justifiée, mais qui est déplacée chez quelques autres. Du reste, ce que nous disons ici pour l'architecte doit s’appliquer également à l'ingénieur; car lui aussi, dans la plupart de ces constructions, est tenu à l’ob servation des saines règles d’une architecture sou vent sans doute simple et sévère, mais qui, malgré cette même simplicité, ne doit pas admettre plus de laisser aller que celle d’un ordre supérieur. Depuis Trophonius et Agamèdes , qui furent les premiers architectes grecs dont on ait connaissance , (1) On distingue quatre sortes d’architecture : civile, militaire, navale et hydraulique. L’art de l’ingénieur des ponts et chaussées appartient à l'architecture civile. Dans notre Traité pratique de l’art de la maçonnerie nous trai- terons aussi de l'architecture militaire et de celle hydraulique.