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4 ne sont, en réalité, selon M. de Jancigny, qu’une nombreuse espèce de voleurs ; continuellement en route, affublés chaque jour d’un cos tume nouveau, insinuants, ils se font admettre dans la compagnie des voyageurs et les accompagnent jusqu’à ce qu’ils trouvent l’occa sion de leur administrer une drogue assoupissante, ou de les étran gler. Ils n’ont qu’un seul scrupule, c’est de ne pas verser le sang, comme ils n’ont qu’un but, qui est de dévaliser les gens ; ils enter rent du reste leurs victimes avec tant de soin qu’en général on ne sait ce qu’elles sont devenues. Bhavâni est leur patronne, et ils lui offrent toujours une partie de leur butin. N° 24. Derviche indien. — Ce qui est dit ci-dessus du caractère de ces moines dispense d’y revenir. Le bonnet pointu de celui-ci est de ca chemire : il est brodé en soie de couleurs diverses. AFGHANISTAN. N°" 2, 5, 9, 14, 27, 28, 29 et 30. L’Afghanistan ou royaume de Caboul est dominé par une race de gens auxquels on donne le nom d’Afghans, mais qui se nomment eux- mêmes Pouschtoun, au pluriel Pouschtounch. Ce sont des tribus agri coles et nomades qui se sont établies là, après avoir vaincu les ha bitants du pays. Ils ont conservé leur organisation primitive ; chaque tribu a son chef ou khan et est indépendante en principe. En réalité, les révolutions étant fort nombreuses parmi ces populations, les tribus se groupent pour reconnaître un roi ou un chef suprême. Au point de vue du costume, il n’est pas indifférent de connaître cette organisation politique qui explique, par exemple, le mélange qui donne tant de pittoresque aux villes de l’Afghanistan ; chacun y porte le costume et conserve les habitudes du pays où il est né. Les quel ques types de coiffures représentées ici font pressentir combien l’en semble du spectacle animé de l’une de ces rues de villes peut offrir de diversité; qu’on ajoute aux causes originaires : les caprices de l’indépendance personnelle, plus larges à quel toute autre part en Orient, et l’on se fera une idée de l’aspect varié de ces gens souvent déguenillés. Parmi nos figures, il en est quatre, deux pères et leurs deux fils chez lesquels on peut observer que le turban n’est pour eux un objet de tradition que sous le rapport de la couleur de son étoffe, mais que l’arrangement de ce turban diffère selon le goût de chacun. Le n° 14 est le fils du serdar afghan, n° 27 ; tous deux portent le turban blanc, mais la disposition comme le volume diffèrent, et pendant que le fils a les oreilles de chien et une fine moustache, le père a les cheveux entièrement rasés et conserve toute sa barbe ; enfin le turban du premier est en mousseline, celui du père est en cache mire. Des observations de même nature se peuvent faire à propos du n° 5, père du n° 29; tous deux portent également le turban bleu, rayé en couleur, mais les deux arrangements de tête sont bien diffé rents l’un de l’autre. N° 2. Turban de mousseline rayée en couleurs, orné d’une petite ai grette, enroulé par-dessus une calotte pointue. N° 5. Turban en cretonne, posé par-dessus un petit bonnet à joues pen dantes. N° 9. Turban en calicot, enroulé sur la partie supérieure de la calotte de feutre n’en laissant apparaître que le bas et le devant, ce qui compose une coiffure d’un caractère véritablement original. Ce qui concerne le n° 14 est indiqué ci-dessus, ainsi que pour le n° 27, qui a, lui, le bonnet en feutre pointu et à petites côtes. Ces deux types sont de la ville d’Hérat. N° 28. — Celui-ci, qui est vêtu de gros drap, a un turban de coton nade. Enfin le n° 30, qui a aussi un turban de même valeur, enroulé tout différemment, dont les bouts tombent librement par derrière, porte la chevelure à la persane, c’est-à-dire, comme on l’a vu, rasée du front à la nuque, ne conservant que des masses latérales. TURQUIE D ASIE. Bagdad. Le turban est en mousseline. Le nom de mousseline, donné au dulbend lui vient de Mossoul, parce que les premières étoffes qu’on a connues en Europe venaient de cette ville, l’une des principales du vilayet de Bagdad. On y en fabrique encore aujourd’hui de grandes quantités, Les persans, toujours assez nombreux à Bagdad, habitent presque tous la rive droite du Tigre qui divise la ville en deux parties. Le n° 3 représente un évêque catholique de Senna, ville située à cin quante lieues de Bagdad. PAYS DES TURCOMANS. 11* — Les Turcomans sont un peuple de la famille turque, répandu dans le Turkestan, l’Afghanistan, le royaume d’Hérat, la région caucasienne de l’empire russe, la Turquie d’Asie et dominant dans la Perse. On donne souvent le nom de pays des Turcomans à la contrée asiatique comprise entre la mer Caspienne, le lac Aral, et le khanat de Khiva. C’est une race très mêlée. Les hommes ne portent pas le moindre ornement, sauf les jeunes gens qui se parent quelquefois d’une cornaline, montée en manière de broche, et servant à fermer le col de la chemise. La coiffure que notre exemple montre est un bon net en peau d’agneau noire, de la forme du pileus. DAGHESTAN. N 0B 18 et 23. — Le Daghestan ou gouvernement de Derbend est une province de l’empire russe, ayant à l’est la mer Caspienne, au sud et à l’ouest les gouvernements de Bakou et de Tiflis. Le Daghes tan est habité par plusieurs peuples distincts, les Lesghiz ou Les- gliiens, les Kouinuks, les Nogaïs, des Arabes et des Juifs. Le n° 18 est de Derbend, au sud de la mer Caspienne ; le n° 23, est un Les- ghien. KURDISTAN. N 08 7, 12, 13 et 16. Le gros de la nation kurde habite aujourd'hui le pays des montagnes qui s’étend à l’est du Tigre, au sud des lacs de Van et d’Ourmiah. C’est le territoire où les historiens et les géographes placent les Car- dugues, Gordiens ou Gordiéniens. En persan, hourd, gourd, veulent dire : fort, vaillant. Les Kurdes en prenant ce titre, auraient fait, selon M. G. Perrot, comme les Francs, comme les Germains et d’au tres peuples encore ; leur nom ne serait qu’une épithète louangeuse, une naïve expression de leur confiance en leur énergie et leur cou rage. S’il est vrai que les Kurdes soient les anciens Carduques, et si ce sont toujours les mêmes montagnards qui ont vu passer à leurs pieds toutes les invasions sans jamais être délogés, il faut convenir que leur nom de vaillants est largement justifié. Aujourd’hui une partie du Kurdistan dépend nominalement de la Turquie, et l’autre, non moins nominalement, de la Perse; mais pachas turcs ou gou verneurs persans, chargés de prélever de faibles tributs, n’insistent guère quand ces montagnards font la sourde oreille et se montrent récalcitrants. Les Kurdes sont redoutables et ne se contentent pas, en cas de désaccord, de rester sur la défensive : ils désolent les plaines par de rapides incursions, et sur toutes les routes voisines, les passants sont détroussés, les caravanes arrêtées par de hardis cavaliers armés de la lance et du fusil. N° 7. Kurde coiffé d’un fez avec puskul sur lequel est enroulé un léger turban de foulard. N os 12 et 13. Kurdes avec la coiffure du costume de guerre. — La ca lotte damasquinée et à pointe aiguë est ornée de trois plumes de