Volltext Seite (XML)
PERSE. N™ 1, 10, 15, 16, 17,19, 20, 21 et 25. N° 1. Persan, coiffé du coula en peau d’agneau. — Le sommet de ce bonnet conique, noir au dehors, est le plus souvent enfoncé sur le de vant. C’est l’antique coiffure nationale des Perses, celle que l’on retrouve sur les anciens monuments. Le grand coula est remplacé générale ment aujourd’hui par le petit bonnet de peau d’agneau noire ; il est cependant toujours porté par certaines gens, entre autres par les mar chands du bazar. N° 10. Bahtiani du Louristan. — Calotte de feutre, recouverte en partie d’un enroulement en manière de turban sans épaisseur, d’un arran gement particulier. C’est d’un anneau d’où pendent des glands, le tout en passementerie de fils métalliques, que partent les évolutions de l’étoffe entourant la calotte ; cet anneau se pose sur le côté gauche et sert d’agrafe centrale pour le passage et les retours des replis ; l’étoffe maintenue en place par la pression du tour supérieur, s’étale à l’ar rière de la calotte, le bout pendant, retombant librement sur l’é paule. C’est ordinairement une espèce de cretonne que l’on emploie pour cet arrangement, qui n’est pas sans grâce. N° 15. Arabe nomade, Yliate. — L’origine de ces populations est tar- tare. Ce sont des pasteurs vivant sous la tente, changeant de place suivant les saisons et les besoins de leurs troupeaux qui font leur ri chesse. Ceux d’entre eux qui ont quitté la vie nomade pour s’adon ner à l’agriculture ne sont qu’en petit nombre. Le bonnet représenté est en feutre ; la forme de cette coiffure en pointe est caractéristique et assurément de la plus haute antiquité ; on y trouve tout à la fois le rudiment du grand coula et du bonnet pointu tenant de la mitre, que l’on voit aux n 08 24 et 25. N oa 16, 19, 20 et 21. — Jeunes femmes yliates, dont la dernière porte une parure de fiancée. (Voir pour l’ensemble du costume de ces dames pl. Perse, le n° 9 de celle ayant pour signe le Chat.) — Le nom de Tur- comane appliqué au premier de ces exemples, une fiancée, fait res sortir ce que ces voisins ont de commun entre eux. Les pérégrinations des Yliates s’étendant de la Turcomanie aux frontières de la Chine, les modes de leurs femmes se sont naturellement empreintes de con tacts divers, du turcoman et du persan principalement. Rappelons que les Yliates ne sont pas recluses et se montrent sans voile aux étrangers. La coiffure des femmes yliates, tout en ayant des prin cipes communs, n’exclut pas le caprice; la mousseline qu’elles y emploient est disposée avec une certaine liberté ; droite sur le front, la masse de ce tissu présente sur le devant une figure plus ou moins proche de l’enroulement croisé du turban : mais ce n’est qu’une appa rence, et l’étoffe légère tombant par derrière, y flotte dans sa liberté et son ampleur comme un voile. Ces femmes, ayant pour la plupart de fort beaux cheveux, font volontiers montre de leur chevelure. Celles qui s’en parent la disposent de la manière suivante : les cheveux, tombant sur le front, y sont coupés courts, à l’exception de ceux qui couvrent les tempes ; les deux masses latérales formant un seul flo con, ramenées sur le devant, cachent l’oreille, et tombent de chaque côté du cou, en s’épandant sur le haut de la poitrine ; ces deux grands flocons sont ce qu’on appelle les oreilles de chien. Le principal de cet arrangement, dont les oreilles de chien ne sont pour ainsi dire que des complémentaires, consiste dans les deux grosses nattes de cheveux qui, partant de chaque côté de la tête et relevées vers son sommet, forment comme un double croissant qui sert à contenir le voile. Ces nattes jouent le premier rôle, parce qu’elles se portent seules au be soin, quand l’Yliate, pour une raison ou pour une autre, ne croit de voir exhiber que cette partie de sa chevelure. C’est à ces nattes, avec ou sans les oreilles de chien que s’attache la bijouterie en pen dants qui, par sa position au delà de celle d’une parure d’oreille, donne à l’ensemble de la coiffure l’ampleur d’un caractère particu lier qui la distingue. La frisure des oreilles de chien est celle qu’en Perse on appelle la frisure à ondes longues ; on n’emploie que de l’eau pour y préparer les cheveux. Les Orientaux attachent d’autant plus de prix à la beauté de la chevelure de leurs femmes que la plupart d’entre eux se privent de cet ornement. La coiffure de la fiancée, n° 21, est en grande partie tressée de fils d’or ; le sommet en est couronné d’extrémités de plumes de paon. Elle recouvre une chevelure qui tombe en liberté, en se divisant en longues mèches qui s’épandent sur les épaules et dans le dos. Les oreilles sont ornées de larges boucles enrichies de perles. N° 25. Derviche du sud de la Perse. — (Voir pl. Perse, au signe du Nœud de ruban, n° 8, l’ensemble du costume d’un jeune derviche de Chiraz). — Les derviches ou dervis, c’est-à-dire pauvres, en persan, sont des espèces de moines musulmans qui s’appelèrent d’abord soffis etfakyrs. — C’est une classe d’êtres qui font d’un déplacement cons tant à peu près le but de leur vie ; ils ne se bornent pas à parcourir la Perse, et vont sans hésiter à Calcutta, comme ils viennent à Cons tantinople ou au Caire. Les pérégrinations ne leur coûtent absolument rien; ils sont en grande vénération. M. de Gobineau a laissé sur leur compte ce témoignage, c’est que, si parmi eux il y a bon nombre de vagabonds purs et simples, çà et là on y rencontre de véritables per les. Beaucoup de derviches en voyage vont la tête nue, ne se distin guant des autres voyageurs que par leurs longs cheveux. Il y en a de plusieurs sortes ; les uns portent le bonnet rouge, brodé, en soie de couleur, de maximes édifiantes ; d’autres sont coiffés du bonnet pointu avec un turban souvent brodé de lettres noires, exprimant des sen tences ou invocations saintes. Quant à la chevelure, la plupart la cou pent, quelques-uns seulement en conservent une partie qu’ils laissent flotter. Parmi ceux qui la conservent, il en est qui la relèvent en chi gnon. En Perse, les simples derviches ont la robe bleue. Notre n° 25 porte le bonnet pointu en feutre enrichi de broderies en soie. Le léger turban à bouts retombants qui encercle ce bonnet est en corde de poil de chameau. La chevelure de cet homme est disposée selon une mode persane ; elle est rasée depuis le front jusqu’à la nuque, en lais sant de chaque côté une mèche de cheveux qui retombe en large fri son sur le cou. On appelle aussi ces masses latérales des oreilles de chien ; leur apprêt et leur frisure à grandes ondes sont les mêmes que ce qu’on a vu chez les femmes yliates. Les derviches, en général, portent toute leur barbe. HINDOUSTAN. N os 6, 8, 22 et 24. Les turbans varient dans l’Inde comme dans les autres parties de l’Asie. On y porte le turban de laine, de soie ou de mousseline. Non seulement sa figure se modifie selon les localités, mais le tur ban est de dimension différente selon les castes et les sectes. Le Icinlcab est l’étoffe brochée d’or et d’argent dont on fait les turbans riches. On porte beaucoup de turbans blancs parmi le populaire; mais sous ce rapport, comme sous tous les autres, il n’y a rien d’ab solu : à Madras, la tête est toujours couverte d’un turban de cou leur ; quelques derviches de la secte de Rifah, qui portent le turban de laine ou de mousseline, ne les ont jamais autrement que de cou leur noire ou olive foncé. Notre n° 6, dont l’origine locale ne nous est pas désignée avec précision, appartient aux régions de l’IIin- doustan voisine de l’Afghanistan ; son turban est en toile et s’en roule sur une calotte de feutre. N° 8. Parsi, ou guèbre de Bombay. — Son turban en mousseline se dis pose sur le bonnet en peau, souvenir direct et typique de l’origine na tionale. N° 22. Indien Thug. — Le turban de cet homme est en mousseline ; il est son unique coiffure. Les Thugs ou Tliags, donnés comme une association occulte de sombres fanatiques, les étrangleurs de l’Inde,