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ASIATIQUE COIFFURES. — LE TURBAN. TYPES PERSANS, AFGHANS, INDIENS, TURCOMANS, YLIATES, ARABES ET KURDES. La Molette. L’Entonnoir. 1 2 3 4 5 16 17 18 19 20 6 7 8 9 10 21 22 23 24 25 11 12 13 14 15 26 27 28 29 30 Les Orientaux possèdent au plus haut degré l’art de draper le turban ; mais, quoiqu’il existe une véritable tradition sur la manière d’enrouler le turban sur le tarbouch, tradition ottomane, les différents enroulements qui figurent ici font assez voir, par leurs aspects variés, que la disposition du turban est loin d’être toujours la même, et que sa physionomie se modifie très sensiblement, par suite des coutumes et des modes locales, et aussi, dans une mesure plus ou moins large, selon les milieux, en raison du caprice personnel. En retraçant la manœuvre qu’exige l’enroulement du turban ottoman, celui qu’on peut appeler de type régulier, on sera d’autant plus à même d’apprécier les écarts qui existent dans la pratique. Notre n° 17 offre un exemple du genre de l’enroulement ottoman; l’individu représenté est un descendant du prophète : il porte un turban vert, indice caractéristique de sa filiation directe. C’est un Yezdi, habitant de la ville de Yezd ou Jezd, en Perse. L’étoffe d’ un turban est ordinairement un carré long, quelquefois de quinze ou seize pieds. Il faut être deux pour le rouler convenablement; une des personnes tient à deux mains une extrémité du carré par les coins, tandis que l’autre tient dans une seule main le coin opposé du bas, l’étoffe étant dans un plan ver tical, de manière que le coin supérieur retombe de lui-même et se replie suivant une diagonale. Chacune des deux personnes tournant simultanément l’étoffe en sens inverse, comme pour tordre un linge mouillé, la torsion s’opère. Pour ajuster cet enroulement sur la tête, on saisit de la main gauche le bourrelet, dont on laisse dépasser hors de la main, du côté du petit doigt, une longueur d’environ deux mains; on place le rou leau sur la tempe près de l’oreille gauche, tandis que le bourrelet tourne derrière la tête, en couvrant presque entièrement l’oreille droite et biaisant sur le crâne après deux ou trois tours parallèles et le reste des tours en sens opposé ou en croix, de manière à couvrir l’oreille gauche, et en continuant jusqu’au bout du bourrelet, dont on fixe l’extrémité posée en premier sur cette tempe et sur le tarbouch ; on la passe au-dessus du turban, ce qui en forme comme une embrasse consolidante. Le tarbouch doit être préalablement très enfoncé sur les oreilles pour plus de solidité; toutefois, cette nécessité est plus ou moins grande, selon la conformation de la tête. Rappelons que, pour les Orientaux, ôter le turban est un acte irrespectueux.