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Avec le costume militaire, on porte trois kris : le premier a été acquis par l’officier qui le porte, le second pro vient de ses ancêtres, et le troisième lui a été donné par le père de l’épousée au moment du mariage. Deux de ces poignards sont placés des deux côtés de la ceinture, le troisième par derrière ; sans compter l’épée suspendue au côté gauche par un baudrier. Dans le costume de cour, où les épaules, les bras et tout le torse jusqu’à la cein ture sont à nu, on a un seul kris au côté droit, et un couteau, appelé wedung, au côté gauche. Il n’y a guère de distinction importante entre les différentes classes que dans la manière de porter le kris. Les poignées se font de toutes sortes de matières résistantes, or, argent, cuivre, ivoire, ébène, bois blanc, ciselées ou sculptées avec finesse ; quelquefois même elles sont repercées ; ou encore on les fait très simples, en corne, en bois uni, pour qu’elles soient bien en main. Les lames fortes, en général d’un damas ronceux, très dur, sont plus ou moins chargées d’or ou d’argent. Les fourreaux ou gaines sont souvent aussi finement travaillés. Leur large ouverture a pour but de retenir le poignard à la ceinture, car ils ne sont pas fixés autrement. On les fait en bois incisé de délicates ornementations, ou on les recouvre de riches étoffes, de lames métalliques, de la peau de quelque reptile. Les lances sont à fer long, droit ou flamboyant, à forte arête, rappelant les lames du poignard ; la douille en est plus ou moins profonde. Parmi les damasquinures, on voit souvent des inscriptions; les hampes sont en bois de fer, uni, sans ornements, ou de bambou. Parfois la partie supérieure est enrichie d’une garniture de cuivre ou autre métal couvert de dessins. D’autres fois, comme la hampe de l’étendard, elle est entourée de viroles clouées qui, tout en contribuant à la solidité, forment un décor alternant. Les damasquinures sont du même genre que celles du kris : d’or, d’argent, ou simplement gravées. Les autres armes à lame unique (n os 5 et 13), à deux pointes (n° 17), ou fourchues en trident (n° 21), ou montées de la mâchoire de quelque grand animal, réunissent à des degrés divers les caractères de notre fauchart du moyen âge et de la massue, et semblent tout à la fois des armes d’estoc et de taille. Quant aux deux pertuisanes indiennes dont nous donnons toute la partie supérieure, ce sont deux armes de la forme la plus élégante et d’une admirable ciselure qui font bien voir, par la fermeté de leur dessin et la richesse de leur décoration, que les arti sans malais n’étaient que les élèves de ceux qui ont créé ces beaux types. Ces deux armes sont en Europe depuis 1727. (.Documents photographiques provenant des musées d'Allemagne.)