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ARCHIPEL ASIATIQUE MALAISIE. — ARMES OFFENSIVES ET ÉTENDARD N° s 1, 2, 3, 6, 7, 8, 9, 10. Kris avec deux gaines. N° 4. Étendard. N° s 11, 15, 16, 18, 19, 23. Javelots, lances et pertuisanes. N os 5, 14, 17, 21, 22. Armes plus compliquées, de même nature que les précédentes. N 08 12 et 20. Pertuisanes indiennes. La Malaisie comprend les îles Philippines, Moluques, Célèbes, Bornéo, Sumatra, Java, Timor, etc., toutes habitées par les Malais. C’est une grande section de l’Océanie, qu’on appelle aussi archipel asiasique, d'Asie ou d’Orient. Les Malais, qui occupent un espace des plus considérables, sont considérés comme les débris d’un an cien monde qui s’est écroulé. Dans l’archipel d’Asie, leurs armes même portent les traces de leur ancienne civili sation. Ce sont aujourd’hui des mahométans qui se souviennent pourtant du bouddhisme qu’ils ont jadis prati qué; les figures dont ils aiment à relever les décorations qu’ils emploient en sont la preuve, et sans aller dans l’île de Bali examiner les monuments imposants d’un âge inconnu de leurs ancêtres javanais, on peut s’en assurer à la simple inspection du manche d’un kris, représentant quelque vieille idole, ou de la hampe d’un étendard à queue flottante. Les armes de la Malaisie, faites souvent avec un véritable goût d’artiste, sont parfois produites avec des moyens dont l’insuffisance étonne, et il faut à ceux qui les fabriquent une adresse particulière. Dampierre, qui en 1586 fut frappé de l’état de l’industrie à Mindanao, l’une des Philippines, y constatait que les orfèvres n’avaient que de mauvais outils, et ne possédaient ni étau ni enclume ; qu’on y battait le fer même sur une pierre extrêmement dure ou sur un vieux morceau de canon, ce qui ne les empêchait pas de faire des ouvrages finis. De fait, les armes les plus anciennes sont encore estimées comme étant travaillées avec un goût supérieur. Le poignard malais, le kris est une arme qui se pousse en avant, à lame droite ou à lame flamboyante ; il s’en rencontre cependant de plus grande dimension que d’ordinaire, où les deux systèmes sont combinés et dont la lame presque droite est ondulée vers la pointe. Le kris est quelquefois empoisonné avec la résine de l’ipas. Tout Malais qui n’est pas serf porte toujours sur lui cette arme travaillée avec un soin particulier; il se croirait désho noré s’il sortait de sa maison sans l’avoir.