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N° 1. — Novice religieux, tenant un parasol à manche de bambou, de facture chinoise. N° 2. — Prêtre kandien. —Il y a deux catégories de prêtres bouddistes, d’un ordre supérieur et d’un ordre inférieur. Avant de prendre les or dres, ils sont soumis à un noviciat. Ils sont engagés au célibat, et pour retourner à la vie laïque ils sont obligés de se dépouiller de leur robe jaune et de la jeter à la rivière. Les prêtres vivent en communauté et sont voués à la pauvreté. Ils vivent de mendicité et de dons. Us pra tiquent gratuitement la médecine. Leur nombre est considérable. Ceux qui desservent les temples des dieux sont appelés kapurals. Personne ne peut s’asseoir en leur présence. Us sont considérés comme supérieurs aux dieux qu’ils n’adorent jamais, et, quand ils prêchent, ils invitent ces dieux à faire partie de leur auditoire. Ces prêtres ont la tête rasée et découverte, comme marque visible de leur renoncement aux vanités du monde ; le sacrifice est en effet sensible pour les Singhalais qui font de leur chevelure un ornement si précieux. Us ont trois robes de couleur jaune, la couleur sacrée, le sanghati, Vouttavasangha et le antarawasako ; ce sont de simples morceaux d’étoffe dont ils s’entou rent le corps, laissant nus l’épaule et le bras droit. Les robes doivent être confectionnées et teintes dans l’espace d’une journée. Il est des parties de Ceylan, dit M. Grandidier, où l’on récolte et file le coton, où l’on tisse et teint l’étoffe en un jour, avant le coucher du soleil. Ce prêtre a en main un éventail en bois travaillé. N° 8. — Chef de village. — Les nobles Singhalais portent une jaquette boutonnée jusqu’au cou. Celle-ci est en drap. Son comboye (voir la planche au signe du Serpent) est en soie à dessins brochés ; son baudrier est en soie, brodé d’or ; le fourreau de son yatagan est métallique ; il a des souliers qui, ainsi que les bas, sont aujourd’hui d’un usage général parmi les personnes de distinction. Son peigne en écaille est travaillé d’or. (Voir, pour le détail de cette coiffure, la planche ci-dessus rap pelée.) N° 6. — Singhalaise des côtes, des castes moyennes. — Son canezou de coton est brodé au cou et même rehaussé de dentelles ; elle est chaussée. N° 10. — Singhalais de même rang social, dont le costume en coton est aussi décrit. N° 11. — Marin de Ceylan. — Son turban est de coton rayé, la veste agrafée est en soie rayée et brodée d’or, la robe et le pantalon sont en toile de coton ainsi que son mouchoir. N os 3, 7, 9. — Israélites, dont le costume est remarquable par le bon goût et la qualité des étoffes. — L’homme, n° 3, est vêtu de soie. Le turban, la robe ou surplis, le pantalon et jusqu’à la pantoufle indienne brochée d’or, aux bouts relevés, tout est de ce tissu, sauf la pièce d’étoffe sortant du vêtement à la hauteur de la poitrine, qui est de mousseline brochée d’or. La mode en est des plus anciennes et de caractère indou. La juive, n° 7, porte également une coiffure en turban et une robe de soie ; le corsage, taillé à la mauresque, ainsi que les manches, sont très élégants ; les souliers sont en velours. L’autre juive, n° 9, est habillée dans le même genre, mais avec un luxe supé rieur ; le turban est également en soie, mais la robe de soie, tissée d’or est un véritable brocard ; c’est de la dentelle qui termine les manches. La chaussure est en velours ; toutes deux portent des pendants d’oreilles, des colliers, des bracelets. Leurs cheveux découverts tombent libre ment en arrière. Les deux enfants, n os 4 et 5, sont des parsis ou guèbres. — On trouve de ces originaires du Khoraçan dans toute l’Asie, depuis Aden jusqu’en Chine. Leur teint est plus clair que celui des Indous. Us ont un atta chement sans bornes pour leurs usages primitifs : leurs enfants sont vêtus selon des traditions dont ils sont fidèles observateurs. Dès l’âge de sept ans les deux sexes revêtent le sadra ou surplis sacré qui repré sente la cotte de mailles que les Guèbres portaient avant leur arrivée dans l’Inde pour se préserver des attaques d’Ahriman, l’esprit du mal. Ces enfants parsis sont vêtus, le n° 4 de coton, l’autre des beaux habits d’étoffe de soie brochée d’or. Les plus riches négociants de Bombay et même de l’Inde entière appartiennent à la communauté parsi. Us déploient un luxe européen. (D'après les photographies du Muséum, rapportées par M. Alfred Grandidier de son voyage dans les provinces méridionales de l Inde, dont la relation lumineuse est aussi notre principal guide.)