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écrïtoires, des cassettes, des cuillères et plusieurs autres sortes de petits ouvrages qui ont une beauté particulière et qui se distinguent par toutes les Indes. » N« 10. Barbier et son client. Dans les pays barbaresques, on voit encore couramment le barbier ins tallé dans la rue, ayant dressé contre un mur une table sur tréteaux, sur laquelle le patient s’accroupit, afin que sa tête se trouve à la hau teur convenable pour que le Maure, qui opère debout, y promène le rasoir. Ce boutiquier est déjà assez primitif ; beaucoup moins cepen dant que celui qui instrumente ici avec son attirail du plus facile transport. L’artisan est lui-même accroupi comme son client; si les singes se rasaient les uns les autres, ils ne procéderaient pas autre ment ; mais il faut à l’homme une singulière sûreté de main pour raser une tête d’aussi près que le fait l’Indou en pareille position. N° 8. Marchand de mitai ou pâtisseries. Ce marchand, coiffé d’un léger bonnet, est simplement vêtu de 1 ’angar- Icah, courte chemise s’ouvrant sur le côté de la poitrine, et d’un janghir, caleçon collant. Son panier, construit avec élégance et soli dité, est couvert de pâtisseries sucrées appelées mitai. N° 5. Multani, colporteurs banyans. La caste des Banyans (en sanscrit banik, marchand) du Pendjab com prend les plus habiles commerçants de l’Inde. Dans toutes les villes de l’Asie centrale on rencontre de ces marchands, connus en général sons le nom de multani. Ces porte-balles sont les porteurs de nouvelles et des rumeurs de guerre qui se propagent avec une si étonnante rapi dité des bords de l’Oxus à ceux du Gange. Ces deux marchands, accroupis à côté de leur boutique ambulante, sont de couleur noire comme une partie des habitants du Pendjab qui descendent des tribus aborigènes antérieures à l’invasion des Aryens. Le premier, coiffé d’un turban blanc aux plis savamment disposés, n’a, pour tout vêtement, qu’une courte pièce d’étoffe enroulée autour des reins. Le second porte un léger bonnet, une veste sans manches sur VangarJcah ou chemise, un langouti et une écharpe retombant sur la poitrine ; le tout est d’étoffe blanche. Quant aux objets sortis de la malle et étalés avec toute l’adresse d’un marchand indou, ils sont de toutes sortes et de toutes provenan ces ; ce sont des flacons d’eaux de senteur, des itinéraires, des bou teilles de liqueurs, des sachets parfumés et jusqu’à des peignes d’une forme exactement semblable à ceux qui se fabriquent en Europe. N° 4. La meule ou le moulin de famille ; les femmes indoues écrasant le grain. Dans la majeure partie de l’Inde, tous les matins, avant l’aube, on en tend dans chaque chaumière le bruit sourd de la meule à bras sous laquelle les femmes broient grossièrement le grain de riz qui doit ser vir ce jour-là à la subsistance de la famille ; car jamais on n’en moud au delà de ce qui est nécessaire aux besoins d’un jour. Les femmes Ka byles emploient une meule analogue pour écraser le grain de leur froment (voir la planche double, l’Étrier, Afrique). Ces femmes portent le choit, petit corsage, le dhoti, caleçon, et le sari enveloppant la tête, tous vêtements déjà décrits. MONTAGNARDS. N° 1. Mainpouri du bassin de l’Irraouaddi. Turban noué sur le côté de la tête ; chemise recouverte d’une veste d’é toffe ; langouti de toile blanche. Les Mainpouris appartiennent à une population qui, prise en masse, ressemble, par les traits physiques, aux habitants des contrées de l’empire chinois. Ils abandonnent en général leurs hautes vallées pour émigrer, comme nos Auvergnats ; on les rencontre sur toutes les routes de la Birmanie, poussant devant eux leurs animaux de charge, buffles ou chevaux, vendant des étoffes et mille petits objets de leur industrie. Ces Mainpouris se retrouvent en foule à Mandalé, une des princi pales villes de la Birmanie, où on leur confie les travaux les plus pé nibles. N 08 2 et 3. GourJcas, tribu guerrière du Népaul. Turban laissant les oreilles à découvert; sur VangarJcah, courte chemise, une veste d’étoffe très ajustée; janghir, caleçon collant. Peu d’Indous portent des souliers. Le Népaul est un État jouissant d’une indépendance relative vis-à- vis du gouvernement anglo-indien. Au quatorzième siècle, des Radj- poutes s’emparèrent du pays et, avec d’autres émigrants du sud fuyant devant le fanatisme musulman, en modifièrent la population primitive. Les Népalais doivent à ces conquérants d’être les seuls habitants de l’Inde dont le territoire n’ait pas été foulé par les soldats de l’Islam. La race de ce pays, très mêlée, se compose de ltadjpoutes, — de Parbattia ou « montagnards » offrant un type indianisé sous lequel se retrouve l’élément aborigène, le tibétain, — et de tribus militaires comme les Khas, les Magars et les Gouroung, uniformément désignées sous le nom de Gourkas. Ces tribus montagnardes composent presque toute la force armée du Népaul ; mais cela ne suffisant pas aux ins tincts militaires de leurs hommes, beaucoup d’entre eux, à l’exemple des Suisses d’autrefois, émigrent pour servir à l’étranger. Ces soldats nés ont le plus profond mépris pour les Madhesia, c’est-à-dire les gens de la plaine. Voir les armes en usage au Népaul, dans la planche le Poids, Inde. N 08 G et 7. Montagnardes assamaises. Bonnet brun; à la chevelure sont attachées une multitude de petites tresses de laine qui pendent sur le dos et les épaules; à l’extré mité de ces tresses, se trouvent fixés plusieurs petits fragments de corail. Tunique aux manches longues et étroites ; pantalon froncé sur le bas de la jambe. Collier ; boucles d’oreilles ; plaques de cuivre fixées à hauteur des seins. La figure n° 6 a de plus une écharpe blanche jetée sur une épaule. Malgré leurs vêtements grossiers, ces femmes peuvent être placées au même rang que les montagnardes civilisées de l’Assam représen tées dans la planche FG. Les populations civilisées de l’Assam, presque toutes rurales, appar tiennent, pour une forte part, aux races de la péninsule indo-chinoise. Parmi ces populations indianisées à divers degrés, les unes se trouvent absolument modifiées par leurs alliances avec les indigènes et les In dous, tandis que les autres se distinguent par la forme arrondie et les traits aplatis du visage. Documents photographiques. Voir, pour le texte : Jacquemont, Voyages dans l’Inde, Didot, 1841. —Louis Rousselet, l’Inde des Rajahs (Tour du monde, années 1870-71,1872,1873 et 1874). M. Èlisée Reclus, Géographie universelle. — M. de Ujfalvy, Les Cuivres anciens du Cachemire, Ernest-Leroux, 1883.