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fure, les femmes koulou portent un bonnet autour duquel s’enroule une torsade de poils. N° 4. Femme Mina. Les Mina étaient désignés jadis, comme tous les autres sauvages des régions montueuses, par l’appellation méprisante de palita ou gens du pal, enceintes fortifiées au moyen desquelles leurs demeures étaient parsemées à plusieurs centaines de mètres les unes des autres : c’est ainsi qu’en Europe les termes de païens, manants, rustres, furent don nés aux habitants des lieux écartés. Aujourd’hui, les Mina se sont éloignés de l’ancien type aborigène. Epars dans le royaume de Djaïpour, entre les Aravali et les Djamna, ils se sont mêlés aux cultivateurs djat, dont ils parlent le dialecte indou et pratiquent les coutumes. On voit dans cette figure de femme Mina la même réunion de bijoux que dans les exemples précédents. Le plus fantaisiste d’entre eux, l’anneau du nez, se présente ici avec une originalité de plus, celle d’être agrafé au-dessus de la lèvre supérieure après avoir passé dans une narine. N os 5 et 6 Nauteh-girls du Cachemire. Les femmes du Cachemire qui méritent leur réputation de beauté sont fort nombreuses et se distinguent surtout par la noblesse, la pureté des traits qu’elles gardent jusque dans la vieillesse. Cette réputation est telle qu’un des articles de trafic, à Srinagar, consiste en petites filles envoyées par contrebande dès leur plus tendre jeunesse dans les grandes villes du nord de l’Hindoustan. La plupart deviennent baya- dères et forment sans exception ce que l’on peut appeler le demi-monde cachemirien ; mais on peut dire à leur avantage que plusieurs d’entre elles ont l’esprit cultivé, et ont, dans certains grands centres, quelque chose de la position sociale qu’avaient les courtisanes à Athènes. D’autres jeunes filles, que les familles consacrent au service d’un dieu pour éviter de les voir devenir de vulgaires nautchnis, mènent une vie très réservée et ne dansent jamais que dans le temple ou durant les cérémonies religieuses. Le costume des bayadères du Cachemire se distingue surtout par l’ampleur et la longueur des vêtements. Il se compose d’un bonnet brodé couvert de bijoux; d’une longue tunique de satin broché sous laquelle se trouve un pantalon étroit serrant la cheville ; enfin d’une gaze de couleur tombant tout le long de leur corps, une de ces mous selines de Mourchidabad dont il faut s’envelopper sept fois pour se couvrir. Ces femmes sont toujours parées de bijoux et de perles qui pendent avec profusion de leur front et de leurs oreilles. La beauté plastique et froide des nautch-girls du Cachemire, s’har monise avec leur danse qui n’est qu’une succession de poses sculptu rales d’un caractère tout antique. Un de leurs pas (voir n ü 5) consiste à balancer le corps sur les hanches ou les jarrets en écartant ou ra menant devant la figure leur grand voile de mousseline. Documents photographiques. Voir,pour le texte : Guillaume Lejean, le Pendjab et le Cachemire (Tour du Monde, 1869). — M. L. Rousselet, Tableau des races septentrionales (Revue d’anthropologie, 1875). — M. Élisée Reclus, Géographie universelle. — M. de Ujfalvy, l’Art des cuivres anciens dans l’Himalaya occidental (Revue des arts décoratifs, mars 1884).