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Les premiers portent tous, au front, à la base du cou par devant, sur la poitrine, sur le ventre, au haut et au bas de Tarrière-bras et à la hauteur du poignet, le stigmate en trois lignes horizontales des sectateurs de Si va. Leur turban est du même pli, et c’est une indication qui se retrouve dans toute l’Inde : non seulement la tournure du turban sert à distinguer la caste, mais encore dans chaque caste, la classe; enfin, ceux des porteurs qui sont tête nue, ont le chef rasé, sauf la petite queue nouée que conservent les Brahmes sous le turban. Les turbans des musiciens qui forment la tête du convoi sont differents de ceux des parents ou des affiliés, et même diversifiés entre eux. Les uns sont des sectateurs de Vichnou, les autres n’en ont pas le stigmate caracté ristique au front. On aperçoit parmi eux quelques moustaches que n’ont pas les brahmes qui suivent. Le costume général est Tunique dhoti : laissant à découvert le haut du corps et les jambes. Tout le monde est nu-pieds. Le convoi funèbre s’annonce par les sons tristes et lugubres de la trompette longue, le jphounga, appelé aussi taré. Deux hommes, i\ l’ordinaire, sont chargés de faire sonner la longue trompette de cuivre, accompagnée par d’autres trompettes plus courtes, par le matalan, ou petit tambour que la main fait résonner, et par le tal ou par le gojijpantar, les cimbales plus ou moins petites, liées ensemble, et parfois même au corps du musicien. Parmi les musiciens qui ferment la marche, on trouve le tambourah, l’instrument à cordes le plus ancien de l’Inde; le puckhaioay, tambour à forme légèrement elliptique semblable à la derbouha des Arabes, et aussi les cimbales. N° 2. — Femme d’artisan de Amritsir. — La plupart des ouvriers du Pendjab, dit Y. Jacquemont, sont employés à laver les châles apportés de Cachemir, et destinés aux marchés de l’Indoustan. Un châle de Ca chemire qui n’aurait pas été lavé ne serait pas vendu dans l’Inde, et on les lave mieux à Amritsir, dans le Pendjab, qu’à Cachemir même. C’est là que, l'aiguille à la main, on répare les fautes du tissu en fai sant des reprises perdues qu’il est impossible de reconnaître ; ceci est l’ouvrage des hommes. Enfin c’est là que l’on donne aux produits de l’industrie cachemirienne la dernière façon qu’ils doivent recevoir avant d’être exportés dans l’Inde. La blanchisseuse de cachemires est vêtue du choli, la petite jaquette à manches courtes qui ne descend pas plus bas que la poitrine, et ne couvre le dos que dans le haut. Une jupe droite est le vêtement principal ; les pieds sont nus, et le voile ou sari d’une mousseline transparente, là où il n’est pas richement brodé, laisse apercevoir la nudité du torse au-dessous du choli. La chevelure est massée en un chignon bas, en forme de catogan. En fait de bijoux, on ne voit qu’une perle, pendant à l’oreille. Le bracelet haut n’est point métallique. N° 3. — La femme du marchand de pierreries est chargée de joyaux comme une idole. Sa chevelure noire en reçoit un vif éclat ; elle porte l’anneau nasal, cercle d’or avec perles ; la perle à la gouttière du nez ; au haut de l’oreille, son joyau particulier en embrassant l’ourlet, au bas, le large pendant en forme de roue avec un prolongement sus pendu, qui s’accroche au lobule inférieur. (L’oreille est entièrement percée, dit madame Ida Pfeiffer ; je comptai dans le lobule douze trous; l’oreille était si couverte d’ornements, qu’on la découvrait à peine, on n’y voyait que de l’or, des perles et des pierres précieuses.) On compte ici six ou sept colliers qui vont en s’élargissant depuis le millieu du cou. Les manches du choli se terminent en joailleries; l’entre-deux des seins en resplendit. C’est encore une ceinture à boucle d’orfèvrerie émaillée en couleurs qui retient le sari à la hauteur des flancs, par-des sus le dhoti, le caleçon ample relevé par derrière à la manière des hom mes. Des annulaires sont passés à chaque doigt des pieds, sauf au gros orteil ; un double chapelet de perles va du talon au milieu du cou-de- pied. Au dessus, à la hauteur des chevilles, se joue un anneau en tortil épais qui semble d’argent, et au-dessus encore se trouve un autre anneau embrassant la jambe étroitement, cercle plat et haut, décoré de méandres. On voit aussi aux poignets de cette dame de hauts bracelets fort riches, et aux doigts de sa main de fines bagues. Les Indous des deux sexes raffolent des bijoux ; j’ai compté, dit le capi taine Basile Hall, vingt chaînes d’or au cou d’un petit garçon, indépen damment des bracelets de ses jambes et de ses bras. Madame Ida Pfeiffer parle, en outre, « de lourdes chaînes d’or qui faisaient trois fois le tour des cuisses de ces dames. » Toute la fortune de l’Indou est souvent ainsi convertie en bijoux; on attribue cette coutume à une habitude prise sous l’ancienne monar chie mogole; la religion du tyran musulman lui interdisait de s’ap proprier les effets des femmes ; ce fut donc un expédient de parer cell es-ci à l’excès, pour soustraire sa fortune à l’avidité du conqué rant. N os 4 et 5. — Les Mahrattes sont une des huit races principales de l’Inde qui, par leur population, leur littérature, leur industrie, et la vaste superficie qu’elles occupent, méritent d’être citées. Les femmes radjpoutes sont généralement grandes, bien faites, et quelquefois très belles. Celles des nobles vivent enfermées dans la zenanah, les autres sont libres et sortent le visage découvert, mais ra-