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N» 3. Entari fermé du haut en has ; les manches en sont ajustées au poignet. Djubbé se boutonnant depuis le menton jusqu’à la ceinture à l’aide de petits boutons de soie; son corsage et ses manches sont ajus tés et fermés. Lourde agrafe d’argent fixée sur le haut de la jupe au moyen de deux plaques de même métal, maintenant cette jupe collée aux hanches, d’où elle tombe à terre en longs plis traînants. N° 4. Druse du Liban. Femme druse des environs de Damas; costume d’intérieur. Les femmes druses, seules, dit M. Lortet dans La Syrie d'aujourd’hui (Tour du monde, année 1880), ont conservé un ornement de coiffure qui remonte à la plus haute antiquité : c’est le tantour, corne creuse en argent chargée d’ornements ciselés ou repoussés, souvent d’une hauteur de plusieurs pieds, et portant sur la face antérieure des appli ques en or incrustées de pierreries non taillées. Le tantour, fixé sur le sommet de la tête, s’appuie sur le pouchi, pièce d’étoffe nouée sous le menton, et se trouve maintenu par une espèce de gourmette en argent. Lorsque la femme druse revêt le costume de ville (voir la figure n° 11), le tantour a sa partie supérieure garnie d’un long voile, retombant sur le cou et les épaules. Plus la femme druse occupe un rang élevé, plus le tantour est haut. Cette coiffure a son analogue dans le costume de quelques dames juives d’Alger (voir la planche la Gerbe, Afrique) ; son influence se retrouve aussi dans les hennins si longtemps à la mode chez les dames françaises. Le jour de son mariage, la femme druse met le tantour et ne le quitte plus, même la nuit ; aussi, pour reposer, se sert-elle d’un petit oreiller de bois en forme de chevet semblable à celui des Egyptiens et sur lequel dorment aussi, toujours pour ne pas déranger l’édifice compliqué d’une coiffure, un grand nombre de tribus africaines. Dans la figure ci-jointe, de chaque côté du tantour reposant sur un pouchi de soie noire, est accrochée, par des anneaux d’argent, une mentonnière ornée de deux grandes rosaces de filigrane également d’argent, semées de boucles d’or travaillées à jour et gravées en relief. Du bas de ces rosases pendent sur les épaules deux longs glands, for més de chaînettes d’argent terminées par des sequins. Long entari hermétiquement fermé et djubbé traînant, tous deux de soie noire ; une passementerie bordée de milliers d’œillets s’étend tout le long de ces deux vêtements et permet de les fermer au moyen d’a grafes. A hauteur de ceinture, le djubbé est maintenu à demi ouvert par un tchaprass d’argent. N° 5. Femme d’artisan de Belka ; costume de ville. Ample machlah sur lequel est posé un tcharchaf de soie que de longues cordelettes terminées par des grelots d’argent, des glands et de gros ses houppes, servent à attacher sous le menton. Autour du visage, ce tcharchaf est bordé d’une rangée de larges et épaisses piastres otto manes en argent, mêlées à d’anciennes piastres espagnoles, ainsi qu’à des écus de six livres de France et à des thalers impériaux à l’effigie de Marie-Thérèse. Le reste du costume est entièrement caché, à l’exception du fistan de cotonnade et de la pointe des paboudj. POPULATIONS DU LIBAN : DRUSES, BÉDOUINS, ETC. N° 11. Femme druse du Liban. Voile épais et noir fixé à la partie supérieure du tantour; la femme druse ramène ce voile par devant et en tient, avec une de ses mains, les deux bords rapprochés aussi près l’un de l’autre que possible, ne laissant à découvert que la place absolument nécessaire à un seul œil. Costume complètement noir, à l’exception des tcharylc, chaussures, et des bas de coton blanc. Les Druses sont un reste des sectateurs du calife fatimite Hakem Biamr’allah ; ce sont des schismatiques musulmans. Fez de forme haute et droite, revêtu d’une bande de feutre blanc rou lée en tadj ou couronne orientale. Au cou, pend une solide corde de soie ro uge terminée par des houppes ; elle soutient, à hauteur de ceinture, le pala ou cimeterre au riche fourreau d’argent et de velours. Dessous l’aba, se trouve un entari de soie noire à longues manches, serré à la taille par une ceinture de feutre blanc dans laquelle est passé un petit couteau à manche cylindrique en ivoire. Tcharylc à épaisses semelles de feutre blanc, commode pour la marche en pays montagneux. Ce Druse tient à la main la balta, terrible hache à lame d’acier en forme de large croissant ; le lourd manche de frêne dont cette arme est pourvue se trouve retenu au poignet au moyen d’une corde de soie, garnie de glands et de houppes à son extrémité. Fez de feutre à puslcul de soie, caché sous les plis réguliers d’un sarylc de mousseline blanche. Min tan de soie à mille raies collant sur la poitrine ; les manches descendent sur les mains en dépassant celles beaucoup plus larges du salta de drap foncé à petit collet droit et relevé. Chalwar de drap pareil à celui du salta, tombant en plis bouf fants sur des bas de coton blanc. Chaussures en maroquin. — Le mu sulman du Mont Liban, quoique de mœurs douces et tranquilles, porte aussi des armes. Son arsenal consiste en un fusil qu’il ne prend que rarement, en un couteau-poignard au manche de corne et au fourreau de bois recouvert de maroquin, et en une lanière de cuir noir où sont passées, par-dessus sa ceinture à'ala blanc, une cartou chière et une giberne de maroquin brodé d’or. Fez de forme droite, surmonté d’un tepelih d’argent ; autour de cette pièce d’orfèvrerie s’épanouit un puslcul de soie floconneuse. Quadruple chaîne à laquelle est rattaché, par quatre anneaux, un grand triangle d’argent ciselé. Le long des deux faces de ce triangle suspendu la pointe en bas, s’agitent et résonnent des sequins d’or ; c’est un talis man. Ceinture à longues franges. Bracelets en filigrane d’argent avec boucles d’or. Pendants d’oreilles en argent. Deux chemises en soie blanche cuite, dite beurundjulc, celle de dessous collant au corps, celle de dessus large, se voient par l’échancrure d’un entari de drap ajusté sur le buste ; cette pièce du costume est ouverte par devant et fendue sur les côtés. Caleçon de drap. Chaussettes de coton. Paboudj. N- 9. Femme bedewi du Liban. Dans ce costume de tournure biblique, deux mouchoirs composent la coiffure : l’un s’étend comme un voile sur les bras et sur le dos, tan dis que l’autre est roulé autour de la tête. Long djubbé à collet droit boutonné sous le menton. Kemer, ceinture de cuir ornée de clous N° 7. Musulman du Liban. N° 8. Musulmane du Liban.