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TURQUIE ASIATIQUES TURCOMANS, CHRETIENS ET ISRAÉLITES. VILAYETS DE HOUDAVENDIGHIAR ( 1 2 6 7 N" 1. — Vilayet de Koniah. — Habitant cVElmaly. Le nom de cette ville signifie un lieu bien pourvu de pommes ; elle est, en effet, entourée de jardins fruitiers où la pomme domine. Le culti vateur de ces pommiers porte uu costume approprié à ses occupations. Ses longs vêtements seraient insupportables pour travailler aux champs, faucher, semer, conduire la charrue, et sa coiffure n’y offrirait pas un préservatif suffisant; mais ils conviennent à l’arboriculteur, qui n’a pas besoin de relever dans sa ceinture les plis de son entari et peut conserver à cette ceinture le mouchoir dont les palmettes d’or se pava nent au grand jour. — Ce propriétaire rural complète son vêtement par un pardessus, un djubbé traînant qui lui donne une tournure quasi majestueuse, pour les promenades du soir que l’habitant d’Elmalyaime à faire dans les pommeraies entretenues par ses soins assidus. L'entari est en étoffe de fil ; la ceinture, de soie rayée. Le fez est entouré d’un yémèni serré en plis minces et réguliers, remplaçant le saryk épais. N° 2. — Vilayet de Houdavendighiar. ■— Juive de Brousse en costume d'intérieur. Les Juives, à Brousse, ainsi que dans tout l’Orient, portent un costume particulier dans l’intérieur des maisons comme dans la rue. Celle-ci est coiffée du singulier hotoz, ensevelissant entièrement les cheveux qu’il leur est interdit de laisser voir ; c’est une masse d’étoffe bariolée, lourde et disgracieuse. L'entari est d’une riche étoffe de soie à fleurs, il est ouvert par devant et retenu à la ceinture par un châle. Le hyrlca passé par-dessus est sans manches, il est plus court que la robe et doublé de fourrure apparaissant sur les bords, et formant comme un cadre au vêtement. Le costume de ville de cette même juive se trouve en no tre pl. Turquie, ayant pour signe la Baïonnette. N° 3. — Artisan d’Aïdin. Des tanneries et des manufactures de cotonnades, sont les deux princi pales industries de la nombreuse population ouvrière d’Aïdin. Ces ar tisans jouissent d’une honnête aisance. Les règlements fraternels des corporations de métier les garantissent de la misère, et, généralement, ils se soucient peu de la richesse à laquelle quelques-uns seulement arrivent. brousse), d’aidin et de koniah. 4 5 8 9 L’artisan de la ville d’Aïdin, où les fabricants ont une réputation de loyauté, est fidèle aux traditions de métier : ses produits, d’une qua lité toujours la même, sont de ceux sur lesquels on peut compter; il est aussi simple dans son costume que dans ses habitudes. Sa coiffure est une sorte de chapeau sans bords, un kalpak de forme droite à long puskul de soie bleue traînant sur l’épaule et la poitrine ; un mince sa ryk enroule ses maigres plis à l’extrémité inférieure de cette coiffure. Un long entari de coton rayé, attaché sur les côtés avec un cordon, un court rnintan de drap fin, une double chaussure composée de meut et de paboudj noirs, forment le vêtement de ce sédentaire. Linge compris cela vaut 295 piastres : 59 fr N° 4. — Environs de Brousse. — Le seïs ou palefrenier. Le seïs ou sais est un des luxes de l’Orient où les chevaux ont un arbre généalogique, un pennon, comme un seigneur de notre moyen âge. L’é clat d’emprunt de la tenue du seïs, mesuré sur l’importance de son rôle, fait honneur à la maison. Le proverbe franc « tel maître, tel va let, » n’est pas inconnu à l’Orient. Le seïs représenté porte sous un tchepken de drap fin, bordé de dé licates passementeries, un djamadan de velours amarante, constellé d’or, laissant passer les manches blanches et empesées d’une chemise parisienne. Son potour ample se rétrécit le long des jambes pour y des siner de fausses guêtres en broderies de soie qui descende jusque sur la pointe des bottines à lafranka. Le fes est de couleur de cinabre et de la forme dite aziziê. La ceinture tunisienne est portée lâche. N° 5. — Vilayet d’Aïdin. — Haham, docteur Israélite de Smyrne. La Smyrne antique, descendue de la montagne au bord de la mer, est restée une ville commerçante où affluent tout à la fois les produits de l’intérieurpour l’exportation, et les produits de l’étranger qu’on y envoie en abondance pour l’importation. Les Israélites y sont nombreux;ils y ont prospéré et occupent tout un quartier de la ville où ils ont des éco les, des synagogues, et desavants docteurs en théologie, les haham, dont le costume est sérieux et grave comme leur personne. La coiffure de ces savants, le bonneto, est une sorte de turban qui leur donne quelque ressemblance avec les membres du corps des ulémas, quoique sa forme