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INDE COSTUMES FÉMININS. — MOYENS DE TRANSPORT. N° 1. — Femme de nabab portée dans un palanquin appelé dûli et accompagnée de Yayah ou gouvernante. N° 2. — Femme de sonar (marchand de bijoux), secte de Yichnou. N os 3, 4 et 6. — Danseuses appartenant à la même secte. N° 1. — Le doit. Le doit, palanquin des femmes riches, est généralement recouvert en en tier d’un tissu de couleur blanche ou rouge ; il est pourvu en avant et en arrière d’un gros timon attenant à la caisse même. Ce palanquin, un peu moins haut et un peu moins large qu’une voiture, est en revanche assez long pour qu’on puisse s’étendre, ainsi que dans un lit, sur la natte qui en garnit le fond. Pour l’enlever, les deux porteurs de l’avant posent entre eux la barre antérieure qu’ils soutiennent l’un sur l’épaule droite, l’autre sur l’épaule gauche ; les deux autres porteurs se dis posent de même à l’arrière. Dans l’Inde, les femmes peuvent sortir sous le moindre prétexte, soit pour visiter leurs parents ou leurs amis, soit pour faire des emplettes. Seulement, pour peu qu’elles aient des prétentions au rang ou à la for tune, elles ne s’aventurent qu’en dôli ou en hackerry (petite voiture traînée par des bœufs, représentée dans la pl. DP, Inde où elles ne montent que strictement voilées. ) Les femmes des plus hautes castes ont une suite nombreuse pour porter le houka, le bétel et les 'parfums ; une ayah ou gouvernante se tient ordinairement à côté du palanquin pour recevoir leurs ordres. Celle que l’on voit ici est vêtue d’une jupe droite et du choit, petite ja quette à manches courtes. Un sari à large bordure rouge enveloppe la tête, se drape sur les épaules et vient retomber en un large pan sur le devant de la robe. Cette suivante a l’anneau nasal ; ses bracelets pa raissent être de bois verni. Les holùs (porteurs) ont une grande réputation d’agilité et d’adresse. Bien qu’ils appartiennent à la caste des soudras (artisans), on les assi mile à celle des vaysias (commerçants), tant est grande la réputation dont ils jouissent dans l’Inde entière. Une longue robe de toile blanche est leur seul vêtement. Pour marcher, ils en relèvent les extrémités et, en la serrant autour des cuisses, ils s’en font une culotte courte qui leur permet de déployer plus facilement leur agilité. Deux longues bandes de mousseline grossière, l’une rouge et l’autre blanche, servent de commerbund (ceinture) et de turban. On les voit se rendre réciproque ment le service de se serrer le commerhund autour des reins. On appelle un jeu de bohis, une réunion de porteurs habitués à cou rir ensemble sous la direction d’un même chef. N° 2. — Femme d’un sonar (marchand de bijoux) du Guzarate ; secte de Vichnou; caste des vaysias (commerçants). L’Indou n’a pas d’autre tribu que sa caste ; il ne peut pas se marier en dehors de ce monde fermé. Les castes ne procèdent pas moins du mé tier que de la race ; quand la profession est différente — ce qui est le cas ordinaire dans la plus grande partie de la péninsule — chaque groupe particulier s’isole comme s’il voulait dresser autour de lui un mur d’ai rain. Cette femme de commerçant tient de la main droite un rouleau de bois où sont enfdés plusieurs bracelets. Elle-même est une enseigne vivante avec ses taïtouns (colliers) qui vont en s’élargissant autour du cou, ses pendants d’oreilles, son moncauty (anneau du nez) et ses nom breux bracelets. Les anneaux aux chevilles n’ont pas été épargnés, non plus que les bijoux qui couvrent les orteils. Au Malabar, on perce la narine dès l’enfance ; à trois ou quatre ans, une petite fille porte déjà une épine, une brindille de bambou, pour empêcher le trou de se refermer jusqu’à ce que, devenue femme, son fiancé remplace l’épine par un saphir ou un rubis qui sera toujours sous son œil, le plus près possible, pour lui rappeler son amour. Le noir éclatant des cheveux de la marchande de bijoux, est rehaussé par une petite calotte de soie brodée coquettement posée sur le côté de