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TURQUIE POPULATIONS ASIATIQUES. 1 2 6 7 N» 1. Femme Kurde de Sari Kaya, vilayet de Koniali. — La principale res source des Kurdes, qui vivent en hordes errantes, est le produit de l’élève des bestiaux ; le travail régulier n’est pas leur fait, et ils ne lui deman dent guère que leur nourriture. Le Kurde est un voisin incommode, re muant, querelleur, amateur du bien d’autrui, qu’une profonde ligne de démarcation morale sépare des industrieux et sédentaires Turcomans. Le costume des femmes de ces gens à coups de mains, obligés souvent à une fuite rapide pour se soustraire aux poursuites, est fort différent de celui des Turcomanes, d’allure tranquille et débonnaire, qui les avoisinent. La femme kurde porte un costume en rapport avec sa fonc tion qui est d’aider les hommes à rassembler le bétail en un instant, à charger les tentes, à vaquer avec activité à tous les soins d’un démé nagement rapide. Son court mintan de drap, brodé d’or aux manches et au corsage, s’applique sur le haut du corps de manière à ne pas gêner les mouve ments. Les chaussures sont des bottes hautes et larges, en maroquin rouge (c’est par erreur que le lithographe a circonscrit la coloration de cette chaussure) ; pour faciliter la marche, on fait entrer dans les bottes le chahvar et le bas de la jupe de Ventari. Cet entari est en soie rouge à bandes de fusées jaunes ; il est étroitement serré à la taille par une ceinture de châle de soie et de coton ; « il donne a la femme kurde certaine ressemblance extérieure avec la guêpe, dont sa race possède les instincts déprédateurs, » disent Hamdy-bey et Marie de Launay. La coiffure, un peu tapageuse, se compose d’un/ea évasé par le haut, d’où pend sur l’épaule un long puslcul; il est entouré de plusieurs mouchoirs yéméni peints de fleurs éclatantes ; les cheveux s’en échap pent en boucles naturelles, car le temps manquerait souvent pour les apprêter. En- outre des besoins particuliers qui en expliquent l’usage, ce cos tume satisfait encore aux nécessités locales. Le vilayet de Koniah est une vaste plaine, souvent complètement inondée, pendant l’hiver, par de petits torrents qui, n’ayant pas d’issue , y forment un lac maréca geux d’une étendue considérable. N° 2. Bachi-Bozouk d’Angora (ce vilayet, limitrophe au nord de celui de Koniah, comprend l’ancienne Galatie et une partie de la Cappadoce). —On est 3 4 5 8 9 bachi-bozouk lorsqu’on est exonéré du service militaire ; les habitants de certaines villes, de Constantinople, par exemple, sontbachi-bozouks ; il en est de même des ouvriers exerçant certains métiers privilégiés. Dans les grandes occasions, lorsqu’il s’agit de la défense du pays, les bacld-bozouks viennent s’offrir volontairement, et recherchent, avec empressement, la gloire de combattre au premier rang. Le nom de bachi-bozouks se traduit littéralement par briseur de têtes. Le costume de bachi-bozouk d’Angora semble convenir à un surudja, loueur ou conducteur de chevaux, ou à un arabuji, cocher. Son djamadan, ou gilet en aba est croisé sur la poitrine, et négligemment boutonné par en haut; son tchepken de feutre d’un gris jaunâtre, orné de brode ries en passementerie noire, et de dessins, également noirs, confec tionnés dansl’étoffe même, laisse àdécouvert les manches de son mintan de soie à mille raies ; ces manches sont ouvertes à partir de la saignée. Son potour, de même étoffe que le tchepken, bordé de ganses noires sur les coutures et autour des poches, est serré sur les jambes jusqu’au milieu des cuisses, au moyen d’agrafes ; il est bouffant à partir de là. La ceinture est de soie jaune et rouge, à la mode tunisienne. Les bottes de maroquin rouge, à fortes semelles, sont à tiges molles, échancrées sur les côtés. La coiffure est 1 e fez ordinaire, garni d’un long puslcul de soie bleue, et entouré d’un mouchoir yéméni peint de feuillages et de fleurs de couleurs éclatantes. N° 3. Femme grecque de Bourdour, vilayet de Koniah. — Ce costume est un souvenir vivant des époques les plus reculées ; son aspect est celui de figures sculptées dans les bas-reliefs médiques trouvés à Bogliaz-Keni, dans l’ancienne région de Ptérie, en Cappadoce. La coiffure, mitre cylindrique, se compose d’un fez de très haute forme, s’élargissant de bas en haut ; des mouchoirs yéméni l’entourent à partir du front, jusqu’aux trois quarts de la hauteur; des ornements de tous genres, sont fixés sur la coiffure : fleurs en oya, bijoux divers, étoiles et soleils d’argent ciselé, niellé, filigrané, ganses en passementerie d’or, cou ronnes de sequins, en triple étage, et tombant jusque sur les yeux. De chaque côté du visage descendent, en outre, de lourdes pendeloques de pièces de monnaies rattachées par de fines chaînettes métalliques ; elles descendent le long des joues, du cou et des épaules. Des grelots d’argent, groupéspar petites masses, pendent aux lobes des deux oreil les. Les cheveux, que rien ne retient, se déroulent en anneaux crêpe-