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TURQUIE COSTUMES FÉMININS, RELIGIEUX, BOURGEOIS ET POPULAIRES DE CONSTANTINOPLE. 1 2 3 4 5 G 7 8 9 10 N° 1. — Derviche Bektcichi. — Les religieux de cet ordre portent, comme accessoires obligés, sur leur poitrine, une pierre nommée teslim tache, large étoile de jade, et à l’oreille droite un ornement en forme de croissant de meme métal ; ils sont munis d’une sorte de cornet à bouquin recourbé dont l’ouverture est en gueule de poisson, rappelant le sabre à double pointe d’Omar; une giberne de cuir, le djilbend, est attachée sur le devant de leur ceinture. Leur habillement se compose d’un manteau à manches, le kirka; d’une veste, d’un pantalon très large, le potour, formant de grands plis sur la cuisse, collant sur les jambes où il est attaché avec des agrafes. La chaus sure est rouge ou noire. Leur coiffure, fabriquée de leurs propres mains dans leurs couvents, est un symbole ; on la nomme tadj (couronne), dans le sens oriental de bonnet réservé aux princes. L’ancienne organisation des Bektachi était t\ la fois religieuse et militaire, ayant plus d’un rapport avec les confréries actives du Temple, de l’Hôpital et de Malte. La création de leur ordre précéda de peu de temps celle de la milice des janissaires avec lesquels, tant qu’ils vécurent, les Bektachi demeurèrent étroitement liés. Le bonnet de feutre des janissaires portait un appendice représentant une manche de derviche, en mémoire de la bénédiction que le fondateur de l’ordre religieux hadji Bektach, aurait répandu sur eux en leur remettant leur étendard. N° 2. — Hammal. — Portefaix affublé de l’attirail de sa profession, le semer, espèce de crochet sans montants fait d’un bloc de bois et muni de fortes bretelles, sur lequel il accumule les plus lourds fardeaux. La rusticité de cet ustensile, la nature de son emploi l’ont fait comparer à la bosse du chameau, avec lequel le liammal, sobre, patient et fort, a d’ailleurs plus d’un rapport. Rien de particulier ne le fait remarquer dans son costume; toutes les pièces en sont solides et présentent des garanties de durée. La veste est d’une étoffe indigène, feutrée; le chalwar de même, les bas sont de laine à côtes. La chaussure est double. La coiffure en feutre blanc, le Tculah, historié de broderies en soie de diverses couleurs, est entourée d’un saryk hygiénique. Tout cela est presque inusable, chaud, et, sans être à bas prix, est à bon marché. N° 3. — Ane as. — Dans les maisons turques, la cuisine est séparée de l’habitation proprement dite ; elle en est même assez éloignée, afin d’éviter que du sélamlik et du harem on soit incommodé par la moindre émana tion culinaire. Cette disposition a fait prendre l’habitude d’apporter à la fois tous les plats du même service. Les serviteurs chargés de ce soin sont les aïwas; ils circulent en portant sur leur tête un vaste plateau de cuivre con tenant tout un assortiment complet de vases renfermant des mets qui doivent être conservés chauds et servis simultanément. Les insignes de leur charge sont le tablier, foutah, de coton rayé, et la serviette de coton blanc de Brousse qu’ils portent rejetée d’une épaule à l’autre. Us sont chaussés de bas caractéristiques, tissés en laine de couleurs variées. Leur coiffure est un épais saryk de couleur. Ils sont vêtus d’un salta, d’un yelek et d’un chalwar, et chaussés du yemeni, rouge ou noir. N° 4. — Bourgeois de Constantinople. — Celui-ci ne porte pas le costume de l'européanisant, l’employé du gouvernement n’ayant conservé que le fez rouge. Il conserve le large djubbé, le chalwar, le salta, le yelek, les solides yemeni rouges ou jaunes, le kulah et le saryk. C’est le cas de la majorité de la classe moyenne, à Cons tantinople, et de la presque totalité dans les provinces. N° 5. — Sakka. — Ce porteur d’eau, muni du kyrba (grenouille) en cuir dans lequel se fait le transport de