INTERIEUR DU HAREM IMPERIAL. COUPE PERSPECTIVE. (planche double.) Jusque vers le milieu du seizième siècle, les empereurs ottomans habitèrent le vieux sérail de Mahomet II, espèce de forteresse située au centre de Constantinople; Soliman II, arrière-petit-fils du conquérant, aban donna ce triste séjour et fit construire sa nouvelle demeure h l’extrémité de la capitale, sur l’emplacement de l’antique Byzance. En raison des nombreux édifices isolés dont elle se composait, cette résidence des sultans n’eut jamais l’aspect d’un palais; actuellement encore, avec ses kiosques, ses écuries dispersées çà et là, ses jardins environnés de hautes murailles, elle ne présente qu’un amas de maisons et de dépendances bâties sans ordre ni symétrie. L’entrée du sérail ou la Sublime Porte, dont une trentaine de soldats défend les approches, est d’une archi tecture sans caractère; elle donne accès dans une cour irrégulière environnée d’édifices qui n’ont rien de mo numental et à l’extrémité de laquelle on voit une seconde porte flanquée de tourelles et toujours gardée par des soldats : c’est Bab-us-Selam, ou porte des (( salutations ». Personne du dehors n’avait jadis le privilège d’en franchir le seuil, si ce n’est les vizirs pour se rendre au Divan, et les ambassadeurs auxquels le Grand- Seigneur avait accordé une audience. De la porte Bab-us-Selam , on pénètre dans une autre cour où se trouvent la salle du Divan et différents édifices parmi lesquels sont ceux réservés aux tschocadars ou officiers de l’extérieur. (Voir la planche E N. Turquie, XVIII e siècle.) Cette enceinte est fermée par une troisième porte, celle de la « félicité », qui donne accès au milieu des résidences du sultan et de sa famille, du quartier des femmes ou harem, et des bâtiments occupés par les itsch-aghassys ou officiers de l’intérieur. Ces corps de logis, dispersés les uns au milieu des jardins, les autres au bord de la mer, s’élèvent en amphithéâtre parmi des massifs de cyprès, de pins, de platanes et de sycomores.