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KiiHKKÆffiKirraHHKWftKHHfbetKFodtttBfTO - : ---- HH;!^-feKH«^e^ : g--n~î&38c86gà^fS^^âS38STOîitft>iâ&fflfl8ffl3fl883g&gMW8BBM EN TURQUIE. — XVIII e SIÈCLE HAUTS DIGNITAIRES DE L’EMPIRE ; LES ULÉMAS ET LES OFFICIERS DE LA COUR : LES ITS Cil-A GIIASS YS ET LES T GH 0 CAD AB S. — VARIÉTÉ HIÉRARCHIQUE DES TURBANS ET DES BONNETS. HAUTS DIGNITAIRES. N° 1. Le chérif de La Mecque. Le mot arabe chérif a deux significations ; comme titre, il veut dire prince, seigneur, maître, et comme épithète, noble, illustre, excellent, élevé en dignité. Ce titre a toujours été conservé par les princes qui ont régné sur la ville de La Mecque. L’autorité du chérif, tributaire de la Turquie, n’est légitime que lorsqu’elle a été reconnue par le sultan, et la politique constante de la Porte est d’accorder l’investiture d’usage à celui qui réunit en sa faveur les vœux des citoyens de La Mecque. L’in vestiture consiste en un manteau de drap d’or, doublé de martre zibe line, que le sultan envoie au chérif avec un diplôme de création, Ema- retli-Bcrathy; cette cérémonie du manteau se renouvelle tous les ans. Le chérif de La Mecque se distingue par la forme de son turban qui est toujours garni de grosses houppes dont les fils d’or tombent sur les épaules. Cette coiffure a la forme de celle portée par le prophète, l’un des deux bouts de la mousseline pendant de quelques doigts par derrière, entre les épaules. Le turban, plus que la robe, caractérise les différences de rang, surtout parmi les officiers publics, et cette partie du costume fut soumise, dans tous les siècles du mahométisme, à des changements marqués. Soliman I er (1402-1410) et ses successeurs s'occupèrent d’une manière particulière de distinguer tous les ordres de l’État par des turbans et des costumes différents qui ne subirent dans la suite que de très légère changements. Le port d’une coiffure non à l’usage des mahométans constitue une apostasie. Anciennement, lorsqu’au milieu des orages qui agitaient l’empire on voulait perdre dans l’esprit du peuple un grand, un mi nistre, un des ulémas, et le signaler comme traître à la religion et à la patrie, les émeutiers allaient clouer un chapeau sur la porte de son hôtel. Généralement, tous les mahométans se font raser la tête. Les anciens Arabes portaient leurs cheveux et, pour conserver le souvenir de cet usage, on a soin de laisser sur l’occiput une espèce de toupet que l’on noue. La moustache et la longueur de la barbe dédommagent les Ottomans de la perte de leurs cheveux ; il n’y en a pas un seul sans moustache, mais la barbe longue n’est pas aussi générale. Ceux qui ont fait le pèlerinage de La Mecque contractent par là l’obligation indispensable de la laisser croître. Enfin, si les ministres, les ulémas portent la barbe, c’est moins par un principe de religion que par la force d’un ancien usage auquel le préjugé de la nation entière a attaché un carac tère de dignité. Le chérif, ici représenté, porte sous sa pelisse un khalat ou cafetan richement brodé. Un châle de l’Inde enroulé autour de la taille accom pagne une ceinture d’étoffe dans laquelle est passé un Ichanntscher ou poignard. Le khanntsclier, plus distingué que le bitschak ou couteau, est l’arme ordinaire des vizirs, des pachas, des généraux et des officiers de l’ar mée, tandis que le bitschak est réservé aux gens de plume et aux officiers du sérail. Les pelleteries sont depuis Mahomet II (1451-1481) le plus grand luxe de l’un et l’autre sexe ; l’hermine, la martre simple, le renard blanc, le petit-gris blanc ou noir, mais surtout la zibeline, forment les garde-robes des familles opulentes. Les époques où l’on doit changer de fourrure sont fixées tous les ans par le souverain (voir la planche BM, Turquie). C’est ordinairement un vendredi, en allant à la mosquée, que le sultan prend un nouvel habit ; un officier du sérail se rend en cérémonie chez le grand vizir pour l’en informer, et aussitôt toute la cour adopte le même vêtement. Les pelisses se donnent parfois en témoignage de distinction. A l’exemple des anciens califes, plusieurs sultans ottomans ont fait revêtir à des officiers, qu’ils voulaient récompenser avec éclat, cinq ou six robes d’honneur posées les unes sur les autres. Osman I er avait l’habitude de donner comme marque de sa bienveillance, un habit ou un turban qu’il avait porté. Dans cette figure, le large chalwar descend jusqu’à la cheville. Quant aux chaussures, elles sont de maroquin jaune, comme chez presque tous les musulmans, à l’exception toutefois des ulémas qui ont adopté pour leurs babouches la couleur bleu foncé, et de certaines classes de mili taires qui chaussent des bottes rouges. Tout ce qui n’est pas maho- métan porte des souliers noire.