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part. L’ornementation, d’où la représentation de la figure humaine est bannie, offre partout l’accord d’une variété infinie et d’une invariable régularité. Aux soubassements, elle se compose généralement de figures géométriques, aux parois des murs, de dessins sans fin en léger relief, et de frises formées par des inscriptions se jouant dans les arabesques. Les plafonds sont à compartiments, ou en forme de voûte ; de petites niches superposées en encor bellement y semblent appendues comme des cristallisations. Partout brille la couleur : dans la mosaïque de marbre, sous l’émail des faïences et des briques, sur le stuc ou le plâtre des dentelles des murs, comme aux verrières des fenêtres, comme à la menuiserie des plafonds. L’or, l’argent, le cinabre, et surtout l’outremer, sont les couleurs les plus employées dans les parties peintes; le vert, le jaune, le bleu, le brun, le noir, le sont davantage dans les parties émaillées. La pièce ici représentée est la sala de la Barha, salle de la bénédiction (Owen Jones), dont le nom figure dans les ornements. Elle précède la fameuse salle des Ambassadeurs, la plus importante du palais de l’Alhambra, et donne sur la cour de l’Étang ou patio de la Alberca. Son état de conservation, bien meilleur que celui des autres parties du palais, a déterminé notre choix. Il ne manque ici que les verres de couleur de la fenêtre, dans leur ar mature de plâtre disposée en dessins géométriques. La profonde baie de la large et haute fenêtre à balustrade qui décèle ici le palais-forteresse est à remarquer. Dans l’épaisseur des murs de la tour de Comarès, la principale de l’Alhambra, il y en a de ce modèle qui attei gnent jusqu’à neuf pieds de profondeur. Les quelques figures placées dans ce cadre n’ont d’autre objet que d’y servir d’échelle de proportion. Nous n’avons point cru devoir essayer de reproduire, d’après des données hypothétiques, l’ameublement de la grande pièce ; on sait d’ailleurs que les Orientaux en sont fort sobres. Quant aux alcôves latérales ou espèces de boudoirs aux larges entrées, il est facile d’en garnir les planchers des tapis moelleux de l’Orient ou d’y dérouler des nattes, selon la saison. C’est par une tenture mobile, portée par une traverse posée sur le tailloir des chapiteaux ou sur la console recevant l’archivolte de l’arcade, que se faisait la clôture de ces pièces, laissant ainsi passage à l’air exté rieur. (Documents photographiés d'apres nature. Aquarelle de M. Stéphane Baron.) Pour le texte, voir L’Alhambra, par Owen Jones; Voyage en Espagne, par deLaborde, Batissier, Gailhabaud,etc.