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mandarah tout ce qui se passe dans la cour. Le second et le troisième sont destinés aux femmes ; au dernier étage se trouve toujours la salle des festins. La distribution de ces maisons est toujours fort irrégulière ; selon Jomard, « les pièces d’un même appartement sont rarement de plain-pied ; il faut toujours descendre ou mon ter quelques marches pour aller de l’une à l’autre. » On sait assez que le luxe de la vie orientale ne montre toute sa splendeur que dans l’intérieur des maisons. Ainsi que le disait Vivant-Denon en l’an XI : (( Lorsqu’on a pénétré dans ces espèces de forteresses, on y trouve quelques commodités. x> L’élégance est surtout remar quable dans le salon d’été ; nous donnons le plan du rez-de-chaussée d’une maison, relevé par Coste, mon trant l’emplacement de ce salon. L’élévation géométrale de la construction du salon de fraîcheur est nécessaire aussi pour apprécier le mérite d’une combinaison dont toute la valeur est surtout sensible au Caire, où la température est plus élevée que celle de la plupart des lieux qui se trouvent sous la même latitude. Un passage de Gérard Nerval sur l’époque du Khamsin nous suffira pour montrer les inconvénients du climat et les moyens employés pour y remédier. « Depuis le matin l’air était brûlant et chargé de poussière. Pendant cinquante jours (Khamsin veut dire cin quante) chaque fois que le vent du midi souffle, il est impossible de sortir avant trois heures du soir, mo ment où se lève la brise qui vient de la mer. On se tient dans les chambres inférieures revêtues de faïence ou de marbre et rafraîchies par des jets d’eau; on peut encore passer sa journée dans les bains » (Scènes de la vie orientale.) De Chabrol achève ce tableau : ce Dans les appartements les plus frais, et même dans la basse Egypte, le thermomètre de Réaumur se soutient à 24 et 25 degrés pendant les mois de juillet et d’août. » (.Description de VÉgypte.) Le salon d’été se compose d’une cour couverte par une coupole en bois et à jour, très élevée, de manière que le soleil ne puisse pénétrer et que l’air circule librement dans les ouvertures de la coupole. Au-dessous de la haute toiture est un bassin en marbre avec des eaux jaillissantes. Ce bassin, et son niveau marginal même, sont en contre-bas du sol de la rue. Les latéraux de cette petite cour carrée sont sous des plafonds moins élevés. L’ensemble affecte souvent la forme d’un T, comme le disent Jomard et Ampère. En ce cas, une grande chambre meublée de sofas prend la pièce aquatique par le travers. Le salon de fraîcheur que nous reproduisons se rapproche de cette configuration, qui doit sembler telle si on examine la salle en se tenant dans l’alcove du milieu; nous voyons que l’ensemble se complète de deux autres chambres, n’ayant pas d’ailleurs l’attrait du centre du salon. Élévation en coupe du salon d’été figurant dans le plan ci-dessus ; d’après Pascal Coste.