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AFRIQUE POPULATIONS DU LITTORAL ALGÉRIEN. 3 7 8 10 5 1 6 Les figures n os 1 et 2 représentent des danseuses de profession. La danse est, en effet, abandonnée chez les Arabes au peuple, aux esclaves et à des femmes qui en font le métier. Celles-ci se divisent en deux classes, dont l’une ne va que dans les maisons riches et dont l’autre court les rues. — Les a’ouâlem du premier rang font la grande distraction des harems ; les paroles de leurs chants sont décentes et leur danse ne se compose que de poses et de mouvements gracieux; leurs pieds ne quittent pas le sol. Les unes dansent pendant que les autres chantent en s’accompagnant du tambour de basque ou du darâboukkéh, ou enfin de la petite mandoline, tanbour boulghary, dont nous donnons la description plus bas. Ce chant est mélancolique, et on répète le même air douze ou quinze fois, jusqu’à ce que la fatigue oblige la danseuse à s’arrêter. Les aouâlem publiques ne se trouvent que dans les villes ; on leur donne le nom particulier de ghaouâzy. Les Européens les appellent à tort des aimées, celles-ci étant simplement chanteuses et ne dansant pas. Les ghaouâzy sont accompagnées par un musicien dont l’archet fait résonner le rabâb (instrument à deux cordes), et par une vieille femme marquant le rythme avec le darâboukkéh; les deux mains de la danseuse agitent des casta gnettes métalliques qu’elles font résonner d’abord avec éclat, pour finir par en étouffer graduellement la sonorité. La danse de ces filles, au pantalon rayé, à la robe transparente, est à vrai dire une pantomime dont l’action est toute dans les hanches, dans la partie inférieure du corps jusqu’aux genoux, et dans les mouvements des bras; elle finit par un ralentissement gradué, jusqu’à l’immobilité. Le n° 3 représente une Mauresque en costume de ville. Le n° 4 — une servante à Alger. Le n° 5 — une juive d’Alger. Le n° G représente un paysan des environs d’Alger, jouant du tanbour boulghâry. Quoique Mahomet ait proscrit la musique, les Arabes ont des chants pour la plupart des circonstances de la vie, pour les funérailles comme pour les divers travaux. Ces chants peuvent différer de forme et de caractère; mais il en est de même à Bagdad, à Damas, à Alep, au Caire. Le tanbour ou tounbour est d’un usage général en Orient : c’est un instrument à