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caractère empreint d’iiéroïsme. On sait que ces confectionneuses de cartouches, ces tondeuses de balles, ne se séparent pas de leur mari pendant la guerre; que leurs cris, leurs chants, se mêlent au bruit de la poudre; mais il faut savoir encore que, sur le champ de bataille où sa présence excite jusqu’au délire l’ardeur des com battants, la Kabyle se montre parée de tous ses bijoux. Elle est là comme un beau défi. Le costume repro duit a donc un double caractère : c’est la parure en temps de paix et c’est le costume du cérémonial guerrier. A côté de cette Kabyle de la chaîne de l’Atlas et de Tunis, c’est-à-dire de celle qui paraît la plus proche du type numide se trouve, assise sur un divan, une autre femme indigène dont la parure a tout à la fois des rapports et des dissemblances sensibles avec ce que l’on vient de voir. Cette seconde femme est de Biskra ou Biskara, ville principale du Z ah ou, au pluriel, des Ziban, c’est-à-dire des oasis. Cette contrée est la partie extrême de la province de Constantine et se trouve à l’entrée du grand désert. Les habitants de Biskra ne sont pas de race arabe et leur souche est probablement quelque peu voisine de la Kabyle. Leur posi tion les rapproche des Touaregs, et il semble, à voir cette femme surchargée de parure comme une idole syriaque, qu’un reflet direct asiatique, passant par l’Egypte et le Fezzan, se soit immobilisé dans le goût des dames du pays. Les cheveux nattés, le cercle orfévré, la jugulaire en chaînettes, les rangées de sequins, les colliers d’amulettes et d’orfèvrerie, les bagues, parlent assez pour qu’il soit inutile d’insister. Le vêtement supérieur est du genre de la palla des Kabyles, et attaché par des épingles du même genre. Cette femme a de légers stigmates au menton, à chaque joue, au front. Quant à la Mauresque debout, en costume d’intérieur, qui figure dans ce tableau, elle offre un exemple en pied et une variante de deux fragments, n° 8 5 et 8, qui se trouvent dans la pl. Afrique ayant pour signe la Tête de nègre. Cette femme est jeune et déjà lourde ; c’est une de ces mauresques du far-niente, auxquelles l’âge donnera les formes exubérantes, sans lesquelles elles ne croient pas avoir tous les charmes de la distinction. Documents photographiques. Voir pour le texte : M. le Capitaine Villot. Mœurs, coutumes et institutions des indigènes de l’Algérie, Cons- tantine, Bastide; 1871 ; MM. Hanoteau et Letourneux : la Kabylie, les moeurs et les coutumes kabyles, Paris, Challamel, 1873 ; 3 vol.