Volltext Seite (XML)
AFRIQUE. ALGÉRIE ET TUNISIE. TYPES DIVERS. — COSTUMES ET HABILLEMENT DES CLASSES INFÉRIEURES. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 « Les classes inférieures, dit le général Damnas, celles qui constituent la masse du peuple, n’offrent pas, à beaucoup près, chez les Arabes, la même variété que chez nous; on ne trouve, en effet, au-dessous de l’aristocratie, que les propriétaires fonciers, les fermiers et les domestiques ou manoeuvres. » Chez les tribus des Arabes pas teurs où, à de très rares exceptions près, la propriété ne consiste qu’en troupeaux, cette uniformité est plus grande encore. En outre de ces deux classes, le hcill-el-badia, vivant sous la tente, et le rehhala, pasteur ou nomade, il y en a une troisième, le haddar, citadin indigène, né de père et mère arabes, pauvre, dégénéré, peu enthousiaste pour le travail ; et enfin, il y a les Berranis ou gens du dehors, d’origines et de races diverses. Ce nom de Berra nis, étrangers, s’applique d’abord généralement aux mar’rarba ou marocains, rifiens et chelauk, exerçant le mé tier de charbonniers et de manoeuvres ; aux raraba ou Arabes de la province d’Oran, tous muletiers ou bouviers; enfin aux Tunisiens, portefaix et manœuvres. Mais, parmi les Berranis, qui viennent momentanément exercer une industrie dans les principaux centres de la population du Tell, on distingue encore : 1 q Biskri, originaire du Zab, portefaix, porteur d’eau, cureur du puits; le habyle, manœuvre, terrassier, maçon, boulanger; le valet de ferme, le mzitis, venant de Mansoura, mesureur du blé ; le nègre, sans monopole d’industrie, enfin le larouati, exerçant généralement dans les villes la profession de mesureur et porteur d’huile. Puis il y a les mendiants qui ne vivent que d’aumônes et d’hospitalité, et, à côté d’eux où il convient de les placer, les tolbas (savants) et les femmes ex périmentées qui remplissent dans le Sahara le rôle qu’avaient, au moyen âge, les magiciens, les alchimistes, les sorciers, etc. « L’homme du peuple est infatigable marcheur, dit encore le général Daumas ; il parcourt en une journée des distances incroyables ; son pas ordinaire est ce que nous appelons le pas gymnastique ; il l’ap pelle, lui, le trot du chien. )) Au premier rang des bonnes œuvres que la religion commande aux Arabes figure l’aumône. L’assistance dans les campagnes se fait surtout en nature, et la glane permise aux femmes rappelle là les temps bibliques.