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a achetées que retombe le fardeau de toutes les besognes; aussi ces malheureuses vieillissent-elles rapidement à leur dur métier de servante. Dans les classes riches, la femme à qui l’on fait parcourir les vastes espaces commodément installée dans un attatouch (palanquin placé sur le dos du chameau), supporte une existence qui se consume dans l’inactivité ; sa situation morale n’est guère plus enviable que celle de la femme qui, vêtue de guenilles, marche pieds nus sur le sol brûlant de l’Afrique. Dans les villes, la femme arabe des classes aisées est toujours plus ou moins voilée. A Alger, on lui voit les yeux et une étroite bande du front; à Constantine et à Bône, on ne voit plus qu’un oeil; à Bizerte, le mys tère est absolu, ce sont alors de vraies statues qui marchent. Il en est de même des Mauresques qui, sortant peu d’ailleurs, ne circulent jamais dans les rues sans beslik; leur sassari, espèce de haïk d’étoffe légère qui couvre entièrement le corps, empêche de bénéficier de la vue d’un costume d’intérieur, toujours empreint d’une certaine grâce et d’une grande richesse. Quant aux Juives, on les voit avec des costumes variant selon les localités; la Juive de Constantine est dif férente de celle d’Alger; dans une autre partie de l’Algérie, sa mise offrira de nouvelles variétés. Il n’y a qu’à Tunis que le costume de la femme israélite soit d’un aspect tout particulier et d’une originalité du plus mau vais goût. On ne voit rien d’intéressant à relever dans le costume des noirs, hommes ou femmes, soit comme ou vriers, soit comme domestiques ; ils portent tous les vêtements en usage chez la population qui les emploie. Dans les villes des Etats Barbaresques, si les vêtements féminins ont encore conservé leur forme primitive, ils ne sont plus faits de ces tissus de laine soyeuse aux tons si doux à l'œil, œuvres délicates des mains maures ques. Ce sont aujourd’hui des étoffes vulgaires généralement à carreaux bleus ; le bleu est la couleur favorite des femmes arabes civilisées. A côté de ces différents éléments ethnographiques se trouve, dans l’une de ces deux planches (n° 15), une Fellahine portant une cuve sur la tête. Les Fellahs représentent l’ancienne population agricole de l’Egypte mélangée des éléments qui firent successi vement invasion dans le pays. Néanmoins, la longue continuité du séjour en Egypte a modifié les lignées issues de cet amalgame de types, de façon à imprimer aux générations modernes une ressemblance quelquefois frappante avec l’ancien type égyptien. Ainsi, bien que les descendants de la célèbre race égyptienne soient plutôt les Coptes et les Nubiens qui se sont peu mêlés aux races envahissantes, il n’est pas absolument surprenant que les traits des habitants de l’antique Mesraïm se soient mieux conservés chez les Fellahs; car les Coptes, ainsi que les Nubiens ont varié dans leur mode d’existence et n’ont pas eu, de génération en génération, cette unité de travaux, cette immobilité d’intelligence et de sensations dont la puissance a pu déterminer chez leurs compa triotes la continuité des mêmes phénomènes physiques. ALGÉRIE. Berbères ou Kabyles. N os 3 et 5. Femmes kabyles des environs de Bône. Sur la cheloulha ou chemise de laine, un haïk, de couleur tranchante chez l’une de ces deux femmes et de couleur brune chez l’autre ; cette pièce de laine, longue d’environ dix-huit aunes, enveloppe plusieurs fois le corps de ses larges plis ; il est d’usage de la remonter en partie dans la ceinture pour faciliter la marche. Les bras restent nus. Les femmes kabyles remplissent leurs travaux quotidiens à visage découvert; le voile est réservé aux femmes de marabouts. La femme n° 3 est coiffée de l’ancienne calotte dite ichaoun, sur la quelle on enroule une pièce d’étoffe de laine. La jeune fille n° 5 a la tête nue ; au milieu de ses cheveux frisés passe un ruban qui sert à suspendre d’énormes anneaux en métal blanc. Cette jeune Kabyle porte un bracelet estampé. La femme n° 3 a le poignet entouré de bandelettes et les doigts chargés de bagues (voir les bijoux kabyles de la planche ayant pour signe la Roue d’engrenage). N» 6. Jeune montagnarde. Beslcir, tissu léger encadrant le visage, avec un ichaoun d’étoffe brodée autour duquel flotte un voile de mousseline. Large tunique remontée dans la ceinture. Cette jeune fille tient un vase fait avec le thalalcht, argile générale ment employée en Algérie pour la confection de toute sorte de poteries.