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y habitent la tente ou le gourbi, cultivant, labourant, combattant, comme les peuples parmi lesquels ils vivent, se pliant à toutes les exigences dans l’intérêt de leur foi. Par prédilection, les Juifs des tribus sont cependant plus généralement colporteurs et orfèvres. Les Nègres qui se rencontrent en Algérie proviennent d’esclaves amenés jadis de l’intérieur de l’Afrique; il y en avait un nombre considérable de libres, émancipés par leurs maîtres, jouissant, en qualité de musulmans, des mêmes droits que les Arabes et les Maures, avant que l’abolition de l’esclavage eût été décrétée par la France. La principale différence qui existe entre les tribus et sert à les désigner est celle du langage ; elles sont arabes ou berbères, selon le sang et la langue qui dominent. Les tribus qui vivent sous la tente sont des nomades, se mouvant autour de points fixes, obéissant dans leurs mouvements aux besoins de la culture, selon le retour des saisons et l’inégalité du partage des eaux. Il n’existe pas de tribus errantes en Algérie. Les tribus sédentaires sont celles qui, habitant sous le chaume, la tuile ou la terrasse, ne se déplacent jamais. « L’ensemble de la population indigène est un mélange, à dose variable, des conquérants et du peuple conquis malgré l’éloignement que le Berbère et l’Arabe éprouvent l’un pour l’autre, « tenant, dit M. E. Carrette, à des dif férences organiques que le temps et la civilisation affaibliront par degrés mais ne détruiront jamais. » Le Maure et le Turc sont deux types similaires; ce sont surtout les classes citadines de la population musul mane, ayant des costumes analogues, mais avec une démarche différente ; celle des Turcs est empreinte de fierté et même d’arrogance; ils portent le turban légèrement incliné et l’usage des bas est plus répandu parmi eux que parmi les Maures ; mais, encore une fois, c’est surtout dans l’ensemble du maintien que les deux natures se dessi nent. Toutes les classes de la population algérienne observent d’ailleurs, dans la forme et la couleur de leurs vête ments, certains usages particuliers qui permettent de les reconnaître. N° 1. — Nègre d’Oran, de la tribu arabe Zmélas. Ce Nègre a la barbe peu abondante. Il porte le haïk par-dessus la chachia. Ses oreilles sont ornées d’anneaux d’or; son burnous est en laine. En général, le Nègre montre une prédilection marquée pour les couleurs claires; il porte presque invariablement le turban et le sêroual (la culotte) blancs, et presque toujours aussi une veste blan che; les industries même qu’il exerce sont pour la plupart en opposition avec sa couleur naturelle : s’il est mar chand de chaux, sa femme vendra de la farine. Sa profession spéciale dans les villes est celle de badigeonneur, et c’est à ses mains noires qu’Alger doit le voile blanc qui l’enveloppe et la dessine au loin. N" 3. — Type vandale du groupe d’élément berbères des montagnes de l’Aurès, groupe du massif intérieur dé signé sous le nom de Ghaoüia. Le turban n’est pas enroulé; il est en soie, et à bordure bordée, sans le liaïk. Le burnous gris en laine est doublé de bleu. N 08 4, 5, 6 et 8. — Jeune garçon maure, et Mauresques d’Alger. Malgré l’altération générale du sang maure, il existe cependant encore quelques familles qui ne se sont point mésalliées et chez lesquelles on retrouve les ca ractères de la race primitive. Il y en a aussi un certain nombre qui se disent descendants des musulmans de l’Es-