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Massinissa, à laquelle appartiennent également les Kroumirs et les Ouchetettas. Le Kroumir habite le gour bi et non la tente arabe, et, comme chez le Kabyle, sa famille couche dans la pièce unique de la hutte avec toute la domesticité animale. Son langage, sauf quelques expressions locales, est le dialecte usité parmi les populations de l’Aurès, le chaouïa. Cent autres rapports, tels que la condition des femmes, établissent la com munauté de race. Seulement, ces Berbères de la Tunisie, qui ont été dans un état de guerre incessant avec les deys d’Alger et chez lesquels les habitudes guerrières sont contractées depuis un très long temps, sem blent préférer î\ l’existence industrieuse de leurs frères du Djurjura la vie des razzias. Le costume du Kroumir se compose de la gandoura, la large chemise de laine ou de cotonnade, celle même du Kabyle, portée avec un ou deux burnous par-dessus, suivant la saison. Sa coiffure est la calotte de laine tricotée ou la chachia en feutre rouge. Ses bras, ses jambes, son cou, ne sont jamais couverts, et sa chaussure, lorsqu’il en fait usage, consiste en un morceau de cuir dont les angles, repliés derrière le talon et sur les orteils, sont reliés par des cordelettes s’entrecroisant sur le cou-de-pied. L’habillement des femmes se rapproche aussi de celui des femmes Kabyles, et présente un aspect du même caractère antique. C’est la grande pièce d’étoffe de laine pliée en deux et attachée à l’aide de la broche en métal. C’est la ceinture bariolée serrant les reins, et la toque enroulée d’un mouchoir de couleur. Les bras restent nus; et la façon dont la femme du Kroumir sait draper ses vêtements ne diffère pas non plus du style de la Kabyle, qui rappelle les statues antiques. Le costume de la mauresque, n° 1, montre d’ailleurs, quoiqu’elle 11e porte ni la palla, ni les épingles en double crochet, que les choses varient peu parmi ces voisines. Le n° 4 est le Kabyle, chargé du bagage nécessaire pour la fabrication sur place, qui parcourt les villa ges en offrant ses services d’orfèvre, ou de fabricant d’armes. Dessins communiqués par M. le colonnel Duhousset. Voir pour le texte : La Grande Kabylie, par le général Daumas. — La Ivabylie et les costumes arabes, par MM. Hanoteau et Letourneux. — La Kabylie et le peuple Kabyle, par le B. P. Dugas. — L’Algérie, par M. Jules Durai. Les Kabyles du Djurjura, par M. N. Bibesco, Revue des deux mondes, 1865. — Les Kroumirs et les Ouchetettas, par M. A. Cherbonneau, Revue de Géographie, dirigée par M. Ludovic Dra- peyron, mai 1881.