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coulent généralement les sources, de descendre deux fois par jour les hauteurs où sont placés tous les villages, et de les remonter avec une charge que le contenant et le contenu portent à vingt-sept kilos. La partie la plus large du vase repose sur le dos, sa pointe à la hauteur des reins, et elle s’appuie sur la ceinture ; une seule main accrochée à l’une des anses suffit généralement pour maintenir ce lourd fardeau qui exige qu’en marchant le corps soit extrêmement penché en avant; ces femmes ne mettant jamais de chaussures, leurs pieds sont aguerris à toutes les aspérités du sentier. N° 2. Femme portant à la fois du lait et son enfant. Les Kabyles, bonnes mères, allaitent leurs enfants jusqu’à trois ou quatre ans et ne s’en séparent même pas pour accomplir leurs travaux. On voit la manière dont elles le portent dans le dos, sur leur ceinture disposée comme un hamac. Le large bassin en terre de forme hémisphérique est posé sur un coussinet qui asseoit la charge en adoucissant le contact. Cette habi tude de faire de la tête un point d’appui pour les fardeaux explique la forme de la coiffure des femmes kabyles. Le n° 3 montre le costume fort succinct d’un ouvrier des champs; il ne consiste qu’en un soupçon de derbal, un long tablier de cuir pendu au cou, et un large et haut chapeau de paille pour le soleil, ce qui n’em pêche pas d’ailleurs que le haie ne rende noirs comme des nègres ceux qui se livrent aux travaux agri coles. Les n oS 4 et 5, montrent le costume féminin dans sa plus grande simplicité sous deux aspects. On emploie pour le dépiquage des grains de forts tamis servant à jeter au vent la paille que l’on fait tomber en pluie. C’est un travail d’homme dont on ne charge les femmes que dans des moments de presse. N° 6. Kabyle en tenue ordinaire. Il a deux sacs de cuir : l’un est une cartouchière ; l’autre, de plus grande capacité, peut servir de gibecière pour d’assez grosses pièces. Il est armé d’un long fusil dont la monture est en bois de noyer. N° 7. Kabyle en tenue de combat. Les Kabyles font eux-mêmes la poudre, les fusils, jusqu’aux belles armes damasquinées aux capucines d’argent, et les Jh'ssi, en damas, si appréciés poui la bonté de lem trempe, leur éclat et leur poli merveilleux. Ils combattent presque toujours à [pied. On voit ici comment ces alertes montagnards disposent leur armement, et comment le derbal retroussé et pris dans la ceinture, les jambières de laine noire serrant les mollets, le manteau soulevé sur un bras, rien ne contrarie leur remarquable agilité, Le fourreau de l’épée est en bois avec le bout en métal blanc. La poudrière est une corne. N° 8. Chef kabyle. Il porte deux burnous dont le brun est en poil de chameau; le baudrier du yatagan passe par dessus ; les babouches sont en cuir maroquiné.