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volumineux, ses membres sont plus forts. Le Touareg le monte perché sur la selle ronde revêtue de peau rouge et ornée de bandelettes longues en cuir de diverses couleurs ; ses jambes sont croisées sur le col de l’animal ; il le conduit par une lanière passée dans un anneau fixé à la narine. On ne rencontre plus le chameau au-delà de l’équateur, et les mulets, et les ânes sont, en Orient, des mon tures habituelles. L’âne y semble dans sa véritable patrie; il y vit trente et trente-cinq ans; il n’y est ni maltraité, ni méprisé. En Arabie, d’où on le croit originaire, les guerriers le montent et il est si vite que les chevaux barbes, selon le rapport des voyageurs, l’égalent seuls à la course. En Égypte, il est d’un service incessant, tant à la ville qu’à la campagne; au Caire, on le monte pour parcourir les rues, il y tient lieu de voiture de place. Les femmes s’en servent comme les hommes, et notre exemple montre leur attitude. Le cheval est l’ami, le compagnon de l’Arabe; chaque chef de famille en possède au moins un; s’il en a plusieurs, il a un favori parmi eux, qu’il monte pour la guerre. Il le soigne avec amour et passe plus de temps à le contempler qu’il ne le fait pour ses femmes. Il tient à la descendance de son cheval, et conserve avec soin sa généalogie écrite sur parchemin. Les selles arabes et berbères sont semblables à celles des Turcs; elles sont douces et commodes; l’étrier est tenu court, la semelle en est large et le pied y repose à l’aise; mais nous la représentons et elle est trop connue pour qu’il soit utile d’insister. Le cheval de l’Algérie n’est pas de race arabe pure, et est moins beau que celui de l’Égypte et de la Syrie. Sa stature est moyenne; quoique très léger à la course, il est quelque peu paresseux et a besoin d’être stimulé; aussi quand il n’obéit pas à une simple piqûre de l’éperon, on lui déchire les flancs, ce qui l’enlève; le mors est attaché de court et la manière dont il est construit permet au cavalier d’arrêter instantanément sa monture, même au grand galop. Au Caire, les chevaux et les ânes sont parfois l’objet d’une coquetterie singulière. On les pare avec le fard dont les femmes orientales font un si large abus, le henné. Le cheval favori du maître a le poil orné de ban des orangées, et, parmi les ânes de louage que l’on y trouve à chaque coin de rue, celui sur lequel son conducteur veut attirer la préférence des pratiques est souvent décoré d’ornements de cette couleur. Documents photographiques. Nos renseignements sont tirés de l’Egypte, par Georges Ehers, traduction de M. Maspero; Didot, Paris, 1880; Algérie, par MM. P. Bozet et Carette; — Tunis, par Frank et J.-J. Marcel, Univers pittoresque. ' * -