Volltext Seite (XML)
AFRIQUE. — PARTIE SEPTENTRIONALE LES MONTURES ET LES ANIMAUX DE TRANSPORT. LE TOUAREG. — UNE FEMME ÉGYPTIENNE EN COSTUME DE VILLE. Le patient cliameau, le vaisseau du désert, porte tous les fardeaux, traîne la cliarrue, tourne en Égypte la roue hydraulique, chemine avec les pèlerins. L’exemple que nous donnons montre qu’on attelle le dromadaire et que, sans doute, on peut pousser son éducation jusqu’à lui faire marcher l’amble, comme le font les mules portant des chaises. Les marchands, les gellâbys, qui arrivent par caravanes au Caire, à Alger, à Tunis, avec leurs chameaux considérablement chargés, obligent les nègres et les négresses qui sont de la troupe à marcher à pied. Us ont plus d’égards pour leurs chameaux que pour leurs esclaves; ils laissent l’animal prendre son pas et marcher à sa volonté, sans jamais presser son allure; mais si quelque esclave a peine à le suivre de près, le Jœurbadj, la cravache en nerf d’éléphant, qui ne se brise jamais, lui tombe lourdement sur les épaules. Le monteur de chameau qui a le plus de physionomie est le Touareg, corsaire redoutable, en môme temps que hardi trafiquant, et intermédiaire nécessaire du commerce entre la race blanche et la race noire. Vrais rois du désert, les Touaregs trouvent moyen, par l’occupation en force des puits et des oasis, de rançonner les voyageurs en leur vendant la fraîcheur et la permission de se désaltérer. Il y en a de blancs et de noirs ; les blancs s’habillent comme les Arabes ; les noirs, sur lesquels nous aurons occasion de revenir, ont un autre costume; en voyage, ils substituent au turban une pièce d’étoffe enroulée sur le front, descendant en spirale sur la figure soustraite ainsi à l’action du sable et du vent ; ils se serrent la poitrine et le ventre d’une autre pièce d’étoffe qui prévient, dit-on, les nausées produites par le mouvement du dromadaire. Ainsi équipé, le Targui, masqué, enveloppé de trois blouses superposées, dont le lebni, celle de dessus, est d’un bleu foncé presque noir, ressemble à une apparition sinistre. Les Touaregs noirs sont grands, minces et raides, les Arabes les appellent Poutres. Leurs coursiers sont hauts et des plus rapides; les plus estimés sont les dromadaires appelés méharas, qui exécutent les marches les plus longues sans gêne et presque sans fatigue. La taille du méhari est plus élevée que celle du dromadaire commun, son corps est plus