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couvert de soie, souvent brochéé en or et en argent, retenue par un fil métallique. Les Orientaux attachent une grande importance à la beauté du bouquin, qui se met entre les lèvres; il y en a d’ambre jaune, gris, de corail, de marbre, d’agate, quelquefois meme de diamant ; les plus communs sont en ivoire ou en os. Le maître persan, lorsqu’il offre à quelque convive son kalioum, ne le lui remet pas avec le tuyau élastique à bouquin de cristal qu’il conserve toujours auprès de lui. Quand sonpisch-Jchedmet, le préposé aux soins du kalioum, allume la pipe avant de la présenter, il se sert d’un tuyau de bois que l’on remplace en la passant aux mains du maître. Lorsque le kalioum vient aux mains du convive, c’est également, sans le tuyau souple, avec le tuyau de bois, que celui- ci le fume. Il est de politesse étroite de ne jamais passer la pipe sans avoir aspiré toute la fumée qui se trouve dans la carafe. Les tuyaux sont souvent d’une extrême longueur. Le Persan qui fume à cheval, car il fume par tout, même en voyage, se sert d’un tuyau qui n’a pas moins de vingt pieds de long, ce qui permet au pisch-Jchedmet, tenant le kalioum sur sa monture, de marcher à une distance respectueuse. Le chibouh, la pipe ordinaire, composée d’un fourneau ou cheminée et d’un tuyau dont la longueur atteint quelquefois jusqu’à six ou sept pieds, est le type le plus répandu. Les chibouks en bois très tendre sont les plus estimés. Le jasmin, le rosier, le cerisier, servent à la confection des tubes. On attache aussi une grande impor tance à la beauté des bouquins, qui sont de même nature que ceux énumérés plus haut. On place sous la chemi née du chibouk un petit plateau de cuivre, de fer-blanc ou d’argent, pour éviter de brûler le tapis; on jette la cendre dans un cabaret de bois destiné à cet usage. On recouvre les tubes de chibouks d’étoffes de soie ou de velours, retenus par des fils d’or. En hiver, on fume des pipes de cerisier non recouvertes, pour refroidir la fumée. Il y a des chibouks de bois très tendre qu’on rafraîchit en soufflant dans une ouverture pratiquée entre les plis du haut de la couverture ; par ce moyen, le bois conserve une humidité qui donne de la fraîcheur à la fu mée qu’on aspire. Les pipes des femmes sont plus délicates et, en général, plus ornées que celles des hommes. Les femmes de toutes les classes fument et prétendent, par là, maintenir leur embonpoint. La pipe en bois d’ébène, celle de terre jaune ou rougeâtre, sont de celles que 1 on fume suitout en voyageant à cheval ou à chameau. On incruste le bois d’argent, on cisèle la terre, on la dore meme avec assez de goût, et cependant ces pipes se vendent, en Afrique comme en Asie, à aussi bas prix que les pipes de terre blanche en France. Les porte-cigares et porte-cigarettes sont, en Orient, l’objet d’un grand luxe. PIPES A EAU. N° 21. Narguileh de paysan égyptien; longueur du tuyau d’aspiration, 60 centimètres. Vase en bois de coco. Tige et tuyau en bois. Fourneau en terre cuite. —N°12. Narguileh persan, du dix-septième ou dix-hui tième siècle avec son support indépendant; hauteur, 90 centimètres. Vase et fourneau en métal ornés d’émaux cloisonnés. Trépied en métal. Tige en bois. Tuyau en cuir. Bouquin en pierre fine. Chaînettes en pendentifs à la base du fourneau. — N° 15. Narguileh avec son sup port indépendant; hauteur, l m ,05.Vase en bois de coco, incrusté d’ar gent ainsi que le fourneau. Tige en bois. Trépied en métal ciselé. — N° 13. HouJeJcah, degenre indo-persan des seizième et dix-septième siè-: