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pelle JçouJcJca lorsque le vase qui reçoit l’eau a la forme d’une cloche et que les deux tuyaux, la tige portant le fourneau et le tuyau d’aspiration, sont adaptés l’un à côté de l’autre au haut de cette cloche; nos n 08 13, 18, 19 offrent des types complets ou fragmentaires de cette pipe indienne, dont les tuyaux sont plus ou moins longs, et où l’aspiration se fait avec le marpiteh, le serpent en replis, ainsi que les Indiens appellent le tuyau flexible. Le kaléan de Perse a la forme d’un élégant balustre à gros renflement inférieur, avec ou sans pied. (Voir le n° 14 et le n° 17 de type indien, et aussi notre planche ayant pour signe les Ciseaux, où se trouvent des kaléans, celui du souverain figuré avec le couvercle de son fourneau.) Lorsque le vase de cette pipe est une carafe de cristal le tuyau du fumeur n’est point adapté au corps du vase, mais au corps même de la tige verticale en bois, ce qui accentue encore la différence qui existe entre le narguileh et le kalioum. Toutes ces pipes à eau sont, d’ailleurs, de même nature. On verse de l’eau dans le vase jusqu’à un peu plus de moitié; un tuyau, plongeant dans l’eau et surmonté d’un fourneau en terre ou en métal, est ensuite intro duit ; le fourneau a d’ordinaire un couvercle qui sert de ventilateur ; enfin un tuyau placé latéralement sert à l’aspiration. La plus rudimentaire de toutes les pipes à eau est le tchélem du Turkestan. Celle-là n’a pas de tuyaux. Sa carafe est une gourde naturelle où deux trous se font face. Sur l’un on applique les lèvres pour aspirer ; on bou che l’autre avec un doigt que l’on soulève, selon que l’on veut avoir plus ou moins de fumée. On fume le tchélem après le repas ; le Turcoman aspire avec précipitation trois ou quatre bouffées, en prolongeant la dernière as piration autant que ses poumons le lui permettent, et passe la pipe à son voisin ; après quoi, il s’absorbe en un état d’extase, penché en avant, la salive glissant entre ses lèvres. (M. de Blocqueville, Quatorze mois de capti vité chez les Turcomans, Tour du monde.) Cette violente sensation, procurée par le fort tabac de Boukhara, est bien éloignée de la douce extase que donne le tabac de Schiraz, employé de préférence dans les kalioums. Ce tabac est déjà très doux par lui-même, cepen dant on le lave encore trois ou quatre fois avant de s’en servir, et, comme on ne le met jamais que mouillé dans le fourneau de la pipe, ce n’est qu’avec beaucoup de peine qu’on parvient à l’y faire brûler, quoique le fourneau soit rempli aux deux tiers de charbons allumés. L’eau de la carafe est souvent odoriférante, et les Persans, qui fument avec beaucoup de gravité, aiment à conduire la fumée avec la main sur leur barbe pour la par fumer. L’Oriental n’expectore pas en usant de la pipe. • En décrivant les pipes représentées ici, nous ferons voir le luxe des vases de la pipe à eau, pour lesquels s’em ploient l’or, l’argent les matières précieuses, quelquefois d’un si beau travail qu’il en coûte plusieurs milliers de francs. Le gourgoury-houkka, dont la forme est d’origine indienne, ne se voit guère dans l’Inde qu’entre les mains » des femmes indoues, musulmanes, mogoles et persanes, mais il y est de forme plus fluette que notre n° 14 ; il se fait là de cuivre ou d’étain, mais le plus généralement d’une composition noire préférée à ces deux métaux, parce qu’elle conserve mieux la fraîcheur de l’eau. Le tuyau flexible et long servant à aspirer la fumée est re-