PERSE SERVICE DU SHAH. — INDUSTRIES POPULAIRES i 2 3 4 G 7 8 5 Il est d’usage dans les résidences royales d’annoncer chaque jour le lever et le coucher du soleil au son de la trompe et du tambour. C’est de la terrasse la plus élevée du palais que les trois musiciens fout entendre ce salut solennel (voir n° 1). Il est probable que cet usage est une des traditions des anciens adorateurs du feu qui, mal gré leur mahométisme et les reproches des Turcs, célèbrent encore avec tant d’éclat la fête du Nourouz, c’est- à-dire de l’équinoxe du printemps. Le n° 2 représente un haut dignitaire présentant au souverain la pipe des cérémonies ornée de diamants. Le n° 3 est, à une échelle plus grande, le portrait du fonctionnaire actuellement investi de cette charge. Le kaléan est pour tous les Persans riches un objet de grand luxe et de grande dépense, mais celui du roi est seul couvert de perles et de diamants ; on l’estime plus de deux millions de francs. Le riche costume de ce grand dignitaire, porte-pipe du shah, est l’ancien costume du pays, décrit par Chardin. Sa robe lamée d’or est un de ces surtouts tombant jusqu’aux pieds, dont le nom varie selon les modifications de la coupe et selon le dégagement des manches. Celles-ci, lorsqu’elles sont boutonnées, recouvrent le vêtement de dessous, Yerkaling. Le caba se serre sur les reins et se boutonne d’un côté. Le bagali croise un peu sur la poitrine et se bou tonne d’un côté jusqu’à la hanche. Le tikméh se boutonne par devant. Le biruni est ample avec de larges manches jetées négligemment sur les épaules. Enfin le katebi est doublé et bordé dans toute sa longueur, sur les épaules et dans le bout des manches, de superbes fourrures; c’est le plus magnifique qu’il y ait en Perse. La coiffure du fonctionnaire représenté ici est le Jculah, plus commode que le turban, puisqu’on peut l’ôter d’une pièce. Il est fait de peau d’agneau d’une laine noire, courte et frisée, l’astrakan ; doublé d’une autre peau grise et moins fine ; le haut est de drap rouge. Il est recouvert latéralement d’un châle de cachemire à palmes formant turban qui reste fixé au bonnet lorsqu’on le quitte. Ce dignitaire porte le kangiar, propre aux grands et aux militaires (les avocats et les lettrés, au lieu du poignard, portent une écritoire). Sa longue barbe est d’une pro-