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le sixième avait à faire croître les bois et les plantes, en s’occupant de procurer la communication des sources d’eaux vives. Cet empereur aurait été le premier homme qui ait fait des filets, et qui ait nourri les six sortes d’animaux domestiques : le cheval, le bœuf, la poule, le cochon, le chien et le mouton. Dans les portraits de Fou-hi, dont Confucius admet l’existence, et où on donne à cet em pereur un corps de serpent et une tête de bœuf, son vêtement est d’écorce ou de grandes feuilles d’arbres. Au commencement de son règne on gouvernait les peuples par le moyen de certains nœuds que l’on faisait à des cordes (ce système mnémotechnique, formant un langage, est l’antique ivampum des Américains, dont on retrouve encore la pratique chez certains Peaux- Rouges. — Voir la notice de la pl. 81). On mit ensuite à la place l’écriture, permettant aux officiers publics de remplir tous leurs devoirs, et aux peuples d’examiner la conduite de ces officiers. Avant Fou-hi les sexes se mêlaient indifféremment; il établit les mariages, et ordonna les cérémonies avec lesquelles ils devaient se contracter, afin de rendre respectable le premier fon dement de la société humaine; et le peuple vécut depuis avec honneur. Fou-hi voulut que les femmes fussent vêtues d’une manière différente de celle des hommes. Avant cette époque, les hommes n’étaient guère différents des bêtes, dit un écrivain chinois, « ils connaissaient leur mère, mais ils ignoraient quel était leur père ». C’est ce désordre qui fut. réprimé par les lois sur la société conjugale. Fou-hi travailla beaucoup sur l’astronomie, il établit un calendrier pour fixer l’année, en même temps qu’il divisait le ciel en degrés et inventait la période de soixante années, formant le cycle chinois, encore maintenant en vigueur. Il inventa des armes de bois et se servit en core du bois pour la lyre longue de sept pieds, le Kin f dont les cordes étaient de soie; puis il fit la guitare à trente-six cordes, nommée Sse, et enfin, après avoir institué l’art de pêcher, il composa une chanson pour les pêcheurs. Puis, viennent progressivement sous les successeurs, notamment sous l’empereur Chin-Noung, le laboureur divin, 3,200 ans environ avant J.-C., l’invention de la charrue et les leçons pour apprendre aux hommes à cultiver les champs. Cet empereur sema les cinq sortes de blé, et le peuple apprit à se nourrir de grains et à tirer du sel de l’eau de la mer. Chin-Noung éta blit des marchés publics, et en y faisant arriver tous les peuples du monde, il y ramassa toutes les marchandises de l’univers. C’est à lui qu’on attribue encore l’invention de la médecine, lui qui distingua toutes les plantes, et en détermina les diverses propriétés. Habile à la guerre, il fit un livre sur l’art militaire. Il composa des chants sur la fertilité de la campagne, et ces chants, accompagnés par la lyre et la guitare, adoucissaient les mœurs du peuple en le rap pelant à la vertu. Il fut le premier homme qui mesura la figure de la terre; il sacrifiait au Seigneur suprême dans le temple de la lumière. Après le règne de quelques descendants de Chin-Noung on arrive enfin à Hoang-Ti, l’em pereur jaune, dont l’avènement, 2,698 ans avant notre ère, ouvre la période des temps vérita blement historiques. Nous n’avons point à parler des événements politiques, mais il est inté ressant pour notre sujet de faire une dernière incursion dans l’histoire de ces temps-là, pour montrer comment l’empire chinois possédant un gouvernement régulier dès ces hautes époques, une administration organisée par Chun et Yu, types des empereurs philosophes parvenus au