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de l’artiste que ne le pouvait faire un tour mécanique encore insuffisamment assoupli, le plus grand nombre de ces montants et pieds de sièges fut produit par le tour tors. L’usage du cuir gaufré, aux reliefs dorés ou non, et dont le goût est d’origine espagnole, se rencontre fréquemment dans les chaises et fauteuils. Ce cuir est fixé aux montants du dos sier et sur le cadre du siège par des clous dorés à tête ronde plus ou moins grosse, et partant en nombre plus ou moins grand. Le cuir du siège, pour lequel on devait éviter le relief des gau- frures, était sans ornements, ou les ornements en étaient gravés au petit fer, comme le cuir des reliures du temps. Tantôt le dossier est rempli par une sculpture ajourée, et le siège est simplement une tablette ; tantôt, le tablier du dossier, encadré de sculpture, est en simple canne tressée en large canevas. Le siège de ces derniers est aussi une simple tablette. Toutes ces chaises, avec ou sans bras d’appui, offrent sur le devant du tabouret un obstacle transversal dont l’artisan a fait un motif de décoration. Cet obstacle est tel que la personne assise ne saurait replier les pieds sous la chaise. On siégeait en se tenant droit, demeurant en quelque sorte comme debout. Le siège même était, d’ailleurs, affaire d’étiquette. Celui qu’on offrait se mesurait sur la valeur du visiteur ou du convive, ainsi que le montre le satirique Régnier, décrivant un festin de ce temps, dans lequel on voit encore figurer des bancs. cc Chacun en son rang, Se met dans une chaire, ou s’assied sur un banc, Suivant ou son mérite, ou sa charge, ou sa race. )) La politesse française avait alors une autre tournure que l’empressement qui, depuis, fit aller le maître de la maison au-devant du visiteur. Et lorsque Bergerac, s’apprêtant à recevoir un personnage d’importance, se fait apporter son chapeau et sa canne pour accueillir assis et cou vert le visiteur auquel il entend faire honneur, rappelant ainsi les mœurs du vieux temps, c’est dans un fauteuil de la famille de ceux représentés ici, qu’il convient de le voir. Les n 08 1 et 5 appartiennent au palais de Fontainebleau. — Les n 08 2 et 3 ont figuré à une Exposition de l’Union Centrale. — Les n 03 é et 6 de la collection Sauvageot, font partie du musée du Louvre. Documents photographiques. Voir pour le texte : Legrand d’Aussy. Histoire de la vie privée des Français. — Léon de La- horde. De l’union des arts et de l’industrie. — Louis Reylaud. L’industrie en Europe, 1856. — M. Aug. Luchet. L’art industriel à l’Exposition de 1867, 1868. — Jacquemart. Histoire du mobilier, 1876.