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EUROPE — XVII e SIÈCLE MOBILIER DE LA PREMIÈRE MOITIÉ DU SIÈCLE. FAUTEUILS ET CHAISES. On donne le nom d!ameublement français, aux lits, tables et sièges, du genre dit flamand qui fat à son apogée sous Louis XIII, et dont la faveur dura jusqu’en 1660, 1670. Ce sont des œuvres d’une menuiserie massive, se présentant avec la sincérité de sa nature, sans les couches d’or ou de peinture de la seconde moitié du dix-septième siècle, conservées pendant tout le dix-huitième. Il ne s’agissait plus dans ces meubles de l’emploi ou du mélange des bois précieux utilisés par les artisans du premier ordre de la Renaissance. Il n’était guère question de luxe ni même de bien-être au lendemain des guerres de religion qui avaient ensanglanté la fin du seizième siècle ; et dans les tristesses de la ruine, les préoccupations d’art devaient être à peu près nulles. Le meuble fut en une matière unique et économique, contribuant à lui donner une physio nomie austère en parfaite harmonie avec les duretés de l’époque. Le bois le plus généralement employé fut le châtaignier, facile à travailler, solide, d’une couleur assez semblable à celle du chêne, et comme celui-ci prenant du ton avec le temps. Nos exemples ne présentent, aussi bien dans leur ensemble que dans les détails, aucune forme qui découle des principes architectoniques des milieux pour lesquels ils ont été faits. Sous ce rapport, l’indépendance est complète; et après les meubles du quinzième siècle, si souvent simples réductions en bois de la grande architecture en pierre, après la menuiserie de la renais sance, qui, si souvent aussi, se ressent de l’architecture de l’époque, la nouvelle physionomie du mobilier, surtout celle des tables et des chaises, annonce un véritable affranchissement. Néan moins, les meubles de la première moitié du dix-septième siècle conviennent parfaitement à l’ar chitectonique des milieux qu’ils ont occupés. Et ils conservent entre eux, sous leurs différences, comme un air de famille, dont l’unité de fond a prévalu comme un style. Les menuisiers de ce temps faisaient usage du tour tors, et quoique beaucoup de montants et de pieds des sièges soient encore faits à la main, sans doute pour répondre mieux à la volonté