cz ANGLETERRE. — XVIII e SIÈCLE SCÈNES D'INTÉRIEUR. — COURANT DES MODES. MŒURS DE LA NOBLESSE. PEUX SCÈNES PE LA SUITE « LE MARIAGE A LA MOPE » PAR HOGARTH. (Cette planche est à rapprocher de la planche DO où figure une page de ce maître : Mœurs puritaines et bourgeoises.) Hogarth occupe une des premières places parmi les artistes qui ont réussi à laisser des choses de leur temps une impression vive et durable. « C’est, dit M. Taine, un romancier moraliste à •la façon de De Foe, de Richardson, se servant des figures, du costume, de l'attitude, des acces soires, en les résumant dans des tableaux tragiques ou comiques, de manière à en tirer des leçons. » Un Anglais seul pouvait établir les séries de scènes tracées par Hogarth, doublement remarquables par la justesse et la décision des types fixés, et par les rapports existant entre les personnages et les milieux où ceux-ci se meuvent. Les raffinements de l’observation s’y éten dent à tous les détails, dont aucun n’est indifférent, qui sont tous significatifs, et dont le sens satirique même est une force entre les mains de l’artiste. La surabondance du détail marque ces productions d’un coin tout national. Nos peintres français ont parfois montré autant d’esprit comme observateurs des mœurs, sans se croire obligés d’appuyer aussi fortement sur l’orteil du spectateur , sachant qu’en bien des cas le demi-mot prête un charme réel aux choses énoncées et suffit parfaitement pour se faire très clairement entendre. Mais, en somme, on doit dire de Hogarth que jamais peintre n’a été plus utile à sa patrie, parce qu’il a toujours travaillé à dégoûter du vice par l’horrible portrait qu’il en a tracé. Hogarth avait 48 ans, et était dans toute la plénitude de son talent, lorsqu’il étendit la peinture des mœurs de son époque à celle des classes élevées de son pays. Le « Marnage, à la mode » publié en 1745, se compose de six planches. Selon ses commentateurs, il avait vu de près les choses qu’il a peintes; la charité chrétienne du temps reconnaissait sans peine les