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@L ANGLETERRE FAMILLE BOURGEOISE DANS SON INTÉRIEUR. — XVIII e SIÈCLE. Ce petit tableau, d’une maiu inconnue, contenant des portraits anonymes et représentant une scène dont on ne peut que conjecturer le sens, a été exposé au Musée historique du costume, organisé par l’Union centrale, à Paris, en 1874, sous la simple rubrique : École an glaise. Cette peinture, d’ailleurs médiocre, offre un intérêt réel, en ce qu’on y voit l’Anglais du XVIII e siècle, celui de Fielding et de Richardson, chez lui, avec le maintien digne, grave dans l’intimité même, qui frappait si vivement les étrangers qui visitaient alors la Grande- Bretagne. Le Voyageur français (1), publié en 1773, à Paris, s’exprime ainsi à propos de ce citoyen de forte race, calme et robuste entre tous. « Les Anglais diffèrent des autres peuples par des « mœurs et un tour d’esprit particuliers qui sont en partie l’effet du gouvernement, en partie « celui du climat et du sol. Comme le gouvernement se croit chargé des plus grands intérêts « de l’Europe, chaque citoyen y ayant part, se pénètre de sa propre importance, et prend cet « extérieur grave qui tient du sentiment d’un bonheur solide. Chaque citoyen, ajoute le « voyageur, étend à soi-même la bonne opinion qu’il a de sa nation, opinion telle qu’il ne « suppose pas, par exemple, que l’on puisse comparer Descartes à Newton, le Tasse à « Milton, Corneille à Shakespeare. » En indiquant les causes d’une manière d’être si frappante alors, nous ne sortons pas du cadre que nous nous sommes tracé. Cela est d’autant plus indispensable ici, que cette famille an glaise nous apparaît sous des vêtements de forme française, dans un intérieur dont le mobilier lui-même empruntait tous ses modèles à la même source; et cependant, la tournure générale, le maintien du chef de la maison, celui de la mère de famille, grande, forte et droite sur son (1) Mis au jour par M. l’abbé De Laporte.