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BL EUROPE. — XVII e SIÈCLE LE BUFFET, LE DRESSOIR. — SURTOUTS ET ORFÈVRERIE DE TABLE. Appareil du repas offert par le seigneur sénateur Francesco Ratta aux seigneurs anciens sénateurs et autres no bles an nombre de soixante-quatre, dans la salle du palais, autrefois Vizzani, en terminant les deux premiers mois du gonfaloniérat de l’année 1693. (Apparate del convito fatto dall’ Ill m0 sig. sénat 0 Francesco Ratta ail’ IU mo Publico, Eccelsi signori Anziani et altra nobilta in numéro di sessenta i quatre nella sala del palazzo gia Yizzani, terminando il Gonfalonierato del primo bimestre dell’ anno MDCXCIII.) Le corps municipal de Bologne se rassemblait six fois par an. Le palais Vizzani datait de 1559, année où, de concert avec ses deux frères, l’historien italien Pompéo Vizzani, natif de Bologne, le fit construire d’une façon magnifique, l’enrichissant de nombreux tableaux de maîtres et d’une importante bibliothèque. La pièce avec ses portes basses, et le plomb de ses fenêtres vitrées en culs de bouteille, porte sa date. Le gonfalone était la bannière, l’enseigne de la ville; le gonfaloniero, le dignitaire en chef ; et il était d’usage à Bologne, lorsqu’un sénateur était élu chef de la magistrature, qu’il ouvrît son palais au peuple, et que, la représentation extérieure étant un devoir, il y étalât des meubles de prix dans une longue suite d’appartements, pour donner une grande idée de la ri chesse et la magnificence du possesseur. Bologne, qui remonte aux temps des Tarquins, après avoir eu beaucoup de peines pour sau ver son sénat à travers les siècles, avoir eu affaire à Jules II, après lequel cependant ce sénat réussit à ne laisser au saint-siège que l’ombre de la souveraineté, s’était vue réduite sous Sixte- Quint au joug du pouvoir arbitraire. Depuis ce temps, un légat a latere l’administrait. Toute fois, en plein dix-huitième siècle, Bologne’se disait encore « une ville libre, » parce qu’elle avait le droit d’entretenir un ambassadeur à Rome, et de ne point avoir dè citadelle. * La ville et son édilité sont naturellement l’objet de l’allégorie qui forme le grand surtout de la table municipale. Bologne, couverte pour sa défense, sans armes offensives, est assise sur un lion, la force. Son écusson qui porte inscrit le nom de « liberté » sert de base à l’essor d’un griffon vainqueur, le mythologique gardien des trésors, à corps de lion, à ailes et à tête d’aigle, empreint de sagesse,