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EUROPE. XVII e SIÈCLE AMEUBLEMENT CIVIL. CABINETS ET BUFFETS DE MENUISERIE ET D’ORFÈVRERIE. Nous empruntons à J. le Pautre ces deux modèles d’un genre de meubles qui se trouvent aujourd’hui beaucoup moins nombreux dans les collections publiques et particulières que les meubles de même usage provenant des époques antérieures et postérieures. La menuiserie ou l’ébénisterie, comme on l’appelait alors, de cette partie du règne de Louis XIV est moins prisée que celle des meubles du temps de Louis XIII ; car elle est trop surchargée d’ornements d’un goût contestable. Quant aux meubles d’orfèvrerie, ils disparurent à peu près entièrement lors de la fonte qui en fut faite en France, en 1689, sur les ordres du roi, qui donna le premier l’exemple en sacrifiant toutes les grandes pièces de son argenterie. J. le Pautre, né en 1617, étant mort en 1682, on voit que les modèles se rattachent aux époques les plus brillantes du règne de Louis XIV. Dès son avènement au trône, ce monarque s’était passionné pour l’orfèvrerie comme pour les bijoux. On sait qu’il logeait dans la grande galerie du Louvre des orfèvres comme le vieux Courtois et son fils, Labarre, Ballin, Roussel et Vincent Petit, qu’il faisait travailler presque exclusivement pour sa vaisselle et pour son mobilier. Dès le temps de Louis XIII, chaque réception d’ambassadeur, chaque négociation donnait lieu à des dépenses excessives de bijouterie, de buffets d’argent, de boîtes, de bagues. Sans parler ici de ce qui concerne la joaillerie dont la consommation était énorme, ni de la vaisselle d’argenterie que l’on traitait dans des proportions inaccoutumées, on construisait alors nombre de meubles en argenterie ciselée ; les ouvrages en ce genre, de Ballin, sont restés cé lèbres, quoique n’existant plus pour la plus grande partie que par les gravures de Delaunay, son gendre. C’étaient des statuaires et des architectes qui fournissaient alors les motifs d’or nements à l’orfèvrerie française. L’école était sortie de Lebrun et de Mignard, de Mansard et de Marot, de Girardon et de Puget. En Europe, on ne voulait entendre parler que du goût français pour les ornements traités dans le goût de Y art. J. le Pautre, architecte, élève