EK ALLEMAGNE. — XVII e SIÈCLE LE COURANT DES MODES SELON LES CLASSES. LE PELZKAPPE, LE KITTEL, ETC. Au seizième siècle, la réforme avait imprimé un cachet tout particulier de sévérité aux cos tumes allemands ; mais dès le dix-septième siècle l’influence des modes françaises devait se faire sentir et profondément tempérer cette sévérité. La noblesse allait se former en France et en rapportait les manières ; l’esprit austère fut dès lors remplacé par une légèreté élégante qui, dans les classes non instruites, dégénéra presque en ostentation grossière. C’est à Hollar, le graveur si fin et si consciencieux, que nous empruntons une partie de nos dames de la bourgeoisie ; les autres figures sont surtout de mains allemandes ; elles offrent un caractère de sincérité des plus intéressants, car ce sont des témoins irréfragables de la façon dont les modes françaises étaient portées de l’autre côté du Rhin par les imitateurs des Belle- garde, des Candale, etc. Les pièces rares rassemblées ici montrent que, malgré la bonne vo lonté des esclaves de la mode française, la raideur germanique avait quelque peine à contracter la facile désinvolture de nos raffinés; le portrait du futur duc de Brunsvick, n° 1, est éloquent sous ce rapport. Il ressort encore de ce petit ensemble la confirmation d’une observation faite à propos des Scandinaves de la Suède et de la Norvège. L’engouement pour les modes nouvelles, assez en vahissant pour produire une transformation complète du costume, est surtout le fait du sexe fort. Les dames ne suivent que lentement ces évolutions du goût ; ce n’est qu’au fur et à me sure que l’on voit entrer dans leur toilette quelque pièce nouvelle ; la robe de coupe récente, le fichu d’Anne d’Autriche, se rencontrent ici avec le pelzkappe, la coiffure de poils de toutes les dimensions et de toutes les formes que les dames des diverses classes eurent tant de peine à abandonner, que le bonnet à poil apparaît encore sur la tête d’une coquette en déshabillé