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ANGLETERRE ARCHITECTURE INTÉRIEURE DU TEMPS D’ÉLISABETH. PLANCHE DOUBLE. Cette décoration est . celle de la salle à manger d’nn château fort du XVI e siècle, situé dans le Lancashire. Specke-Hall, dont les fossés taris sont aujourd’hui convertis.en jardins, est à environ huit milles de Liverpool, près de la Mersej. C’est un des plus précieux spé cimens des manoirs du temps. La décoration intérieure de ce château est d’un large et riche caractère ; quoique plusieurs parties de cet édifice prouvent une date plus ancienne, une ins cription placée sous le porche, et portant la date de 1598, en attribue la construction entière à Sir Edward Norris, esquire. La salle à manger que nous reproduisons a été, il y a quelques années, l’objet d’une restauration exécutée sous l’habile direction de Joseph Brereton. A la fin du XVI e siècle il n’était plus du tout question en Angleterre du remarquable style d’architecture qui s’y était créé vers 1509, connu sous le nom de style Tudor. A l’époque où, sous l’influence des Italiens, on retournait généralement aux traditions de l’art antique, en France comme en Espagne et en Allemagne, l'Angleterre avait eu cette originalité et cette puissance de se faire une espèce de renaissance à elle. Puis, là comme partout, on abandonna l’ogive et son système pour subir l’empreinte commune, modifiée plus ou moins par les artistes locaux. C’est ce mouvement tardif qui, en Angleterre, a produit ce qu’on y appelle le style Élisabeth, auquel appartient notre reproduction. La salle à manger du château de Specke est une belle pièce, spacieuse, dont les proportions et le large foyer conviennent bien à l’existence d’un opulent châtelain ayant à recevoir ses pairs ou à traiter de riches tenanciers. La décoration du plafond est remarquable ; les solives à moulures s’entrecroisent de façon à former des caissons; les poutres sont ornées, comme l’in térieur du caisson même, de rinceaux formés de tiges de houblon d’un relief discret qui, sans nuire à l’effet puissant des poutres apparentes, semble couvrir le tout d’une délicate broderie. Les lambris montent jusqu’au plafond; le manteau de la large cheminée porte lui-même un revêtement de bois d’un dessin architectural chargé de sculptures dont les principales pa raissent être des portraits de famille. Au milieu, c’est le châtelain lui-même, Sir Edward Norris, avec ses deux femmes, et au-dessous d’eux leurs enfants.