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son âge théocratique ou fabuleux, se prolonge beaucoup plus avant dans le temps que pour les parties de la Grande-Bretagne gouvernées par les Romains pendant plus de trois siècles. N° 11. — Guerrier breton monté. — Les Bretons, dont la tactique habituelle était de lancer leurs chariots pour l’attaque, réunissaient dans le combat l’agilité du cavalier à la fermeté du fantassin. Usant de la crainte qu’inspirait l’impétuosité de leurs chevaux et la rapide irruption de leur robuste char de bataille aux roues armées de faux {il vient comme les flammes de la mort, dit Ossian), ils pénétraient au milieu des escadrons ennemis, sautaient à terre, et combattaient à pied. Les cavaliers montaient des chevaux habitués par un exercice journalier à s’arrêter tout à coup sur les pentes rapides; on les modérait, on les détournait à volonté. Ce cheval de petite race, vif, plein de feu, était si docile et si bien dressé que lorsque, dans la bataille, il était abandonné par le guerrier préférant com battre à pied, le maître le retrouvait à la place même où il avait été laissé ; le cheval avait attendu son retour, sans bouger ; quelquefois chaque cavalier se trouvait flanqué de deux fantassins, et ne mettait point pied à terre pour le combat ; les deux piétons accompagnaient les chevaux au pas de course en combattant des deux côtés. César recon naît que la tactique des Bretons ébranla d’abord la solidité des légions romaines. « Dans les armées des Galls, dit de Gobineau, les chiens de combat tenaient la place des éléphants. » N° 12. — Breton romanisé. — La Grande-Bretagne, occupée par les Romains depuis l’an 54 avant J.-C. jus qu’en 420 de l’ère chrétienne, subit l’influence de la civilisation latine de la même manière que la Gaule même; du moins jusqu’aux murailles protectrices élevées par Adrien et Sévère contre les agressions incessantes des Calé doniens. Sous les empereurs romains la Grande-Bretagne était devenue, administrativement, une simple partie de la Gaule qui, selon la décision de Constantin, ne formait qu’une seule préfecture, divisée en trois diocèses : la Gaule, l’Es pagne et la Bretagne. Le vicaire de la Bretagne, dont l’autorité civile et militaire s’étendait sur les cinq provinces romaines de l’île, était un officier du préfet de la Gaule. Caracalla avait étendu à tout le corps de la nation le droit de bourgeoisie, restreint d’abord par Adrien à tout habitant des provinces qui avait un rang et de l’opulence. Dans les premiers temps de la conquête, les Bretons avaient regardé comme si affreux d’être soumis à l’autorité des Romains que beaucoup d’entre eux tuèrent de leurs propres mains leurs femmes et leurs enfants pour les soustraire à l’esclavage. Avec le temps, non seulement les Bretons fournirent un contingent militaire important à leurs conquérants, mais leurs chefs mêmes, en qualité de chefs d’armées eurent à diriger avec les leurs des troupes romaines. Ce fut le rôle du cornes Britanniarum et du dux Britanniarum, qui, sous les derniers empereurs et sous ce titre de dux, chef d’armée, commandait les troupes sta tionnées sur les frontières septentrionales et distribuées dans trente-sept places fortes. Le cornes Britanniarum ou comte de Bretagne, avait le commandement des forces romaines qui étaient distribuées dans les villes, les forts et les châteaux de l’intérieur. Le contingent habituel des Bretons était de 18,000 hommes, sans compter ceux que Rome envoyait sur le con tinent, et jusque dans les provinces éloignées, en Égypte, en Espagne, en Arménie, où sous le manteau militaire aux couleurs du clan, comme on voit ici le sagum, ces auxiliaires, braves entre tous, méritèrent leur glorieux sur nom de invidijunior es Britanniciani.