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de la mitre ornée de plumes d’autruche ; elle est de prérogative royale. L’enroulement en S qçti s’avance sur le devant, le lituus, est l’insigne particulier de la domination sur le nord. L’urœus brille au front du souverain ; le long cordon descendant de la coiffure du chef suprême pend par derrière. L’unique vêtement est le schenti rayé. Large collier ; bracelets à l’arrière et à l’avant-bras. La croix ansée est tenue par la main gauche. La droite est armée du nehlcelch, le flagéllum ou fouet à deux lanières, insigne de souveraineté et de protection dans la main royale, et du pedum, une sorte de houlette ou crosse, insigne du commandement. Ainsi que le n° 1, ce Ptolémée est teint en rouge. N° 4. — Osiris. — (Cette figure provient d’un temple élevé par Amé- nophis II [1720 ans environ avant J.-C.], ville de Kalabsehi, en Nubie. ) Osiris, roi de l’Amenthi ou enfer égyptien, était le plus populaire des dieux rois, Ounnovré, l’être bon par excellence, dont le meurtrier, Set, le maudit, est le type du mal. La légende faisait d’Osiris le divin sym bole de toute mort, celle de l’homme comme celle du soleil, c’est-à dire sa disparition momentanée. On le représentait le corps en gaine, enveloppé comme celui de la momie. Ses mains, libres, tiennent le pe dum et le fléau. La peau est verte, parfois noire ; sa coiffure est l'atew, la haute mitre flanquée de deux plumes d’autruche. N° 5. — Mouth, figure divine (même provenance nubienne). Dans la triade supérieure égyptienne, Mouth, la femelle et la mère, est l’épouse d’Ammon-Ra, le mâle et le père. Khons est leur unique enfant. Mouth porte ici le pschent, composé du casque, de la mitre et du lituus. Elle est coiffée du capuchon égyptien, le klaft, paré du plumage d’une pintade, et porte l’urœus en ferronnière. Sa jupe n’a point les bretelles qui soutiennent la ceinture de Cléo pâtre, mais elle est encore plus étroitement et surtout plus longuement serrée. Ce vêtement collant le serait au point d’entraver la marche, si les dames égyptiennes n’avaient point usé de ce stratagème que nous avons indiqué comme se rapprochant des usages modernes. Si l’on admet cette probabilité, la jupe de la divine Mouth donne ici une des plus charmantes expressions du genre, puisqu’il faut attribuer à une articulation des grandes ailes dont la jupe est embrassée, l’élasticité nécessaire pour la marche, même à petits pas, de la dame égyptienne s’avançant la canne à la main. La canne est ici le sceptre à fleur de lotus qui est particulier aux déesses. Il n’y avait point de sceptre royal proprement dit. Les cannes égyptiennes, insignes de commandement et de distinction, n’avaient guère moins de cinq pieds de haut. Leur pommeau était souvent en forme de fleur ; plus fréquemment encore, elles étaient tout simplement unies. On les faisait en bois d’acacia, et le nom du possesseur y était gravé. N° 6. — Anoulcé, avec les couleurs consacrées et le sceptre de la déesse. (Grand temple, île de Philæ.) Cette divinité appartient à une triade nubienne, composée de Noum, Sati et Anouké. Dans un cartouche qui accompagne son image, cette dernière se donne elle-même comme étant « la dame d'Elépliantine ». Elle est tantôt coiffée d’une sorte de bouquet de plumes, tantôt de la couronne blanche. Champollion, qui l’identifie avec Yesta, la mçntre étendant les ailes comme une déesse protectrice. La parure est ici toute rustique, et il ne semble point qu’il y ait aucune orfèvrerie dans le collier et les bracelets de cette divinité ha billée de plumes. N° 7. — Figure de déesse, portrait divin. (Grand temple d’Isis, île de Philæ.) La coiffure est la haute mitre, présentant à l’avant et à l’arrière la paire de cornes de bélier ; une seule bretelle, en sautoir, soutient la ceinture de sa jupe. N° 8. — Buste de la reine Nowré-Ari, la bienfaisante A ri, épouse de Ramsès II, Ramsès Meïamoun, le Dieu. Le titre de royale épouse et de royale mère, qui lui est donné dans le petit temple d’ibsamboul qu’elle a fait construire, signifie, dit M. Perret, qu’elle a été la mère d’une fille épousée par l’incestueux Ramsès. Cette figure est le fragment d’une parure divine. Le klaft, embrassé par un plumage d’oiseau agile, porte l’urœus couronné du globe solaire entre les deux cornes de bélier. Nowré-Ari qui, en apportant à une dynastie nouvelle les droits héréditaires qu’elle tenait de la souche royale qui précéda les Eamessides, consolida ainsi le trône de ces derniers, offre le type égyptien dans sa plus grande finesse ; son oreille placée haut est une marque de la race. L’œil, selon l’usage général, est largement agrandi par le kohl ; la boucle d’oreille est un simple anneau ; le collier est de ceux qui formaient des gorgerins à plusieurs rangs, dont on assurait la demeure en place par un contrepoids, le menât, qui les retenait sur l’épaule. Le torse paraît couvert par un de ces célèbres tissus transparents qui auraient égalé les plus fines mousselines de l’Inde. N° 9. — Etendard de Ramsès III, fondateur de la XX 0 dynastie, cent ans après Ramsès II, 1279 ans avant J.-C. Ce drapeau a cette importance historique que, entre les mains de Ram sès III, qui s’est opposé victorieusement aux envahissements et aux dé prédations des Asiatiques, lesquels avaient pris depuis plus d’un siècle et demi, l’habitude de débarquer en masse sur les côtes d’Afrique, il fut l’étendard de guerre, le signe de ralliement de ceux qui, s’opposant énergiquement à l’émigration orientale tournée contre la vallée du Nil, obligèrent les migrations à reprendre la route méditerranéenne vers l’ouest, ou ce courant rétabli les fit arriver à la suite des colonies phéniciennes : les Tyrséniens, au nord de l’embouchure du Tibre ; les Sardanes, dans l’île qui porte leur nom, la Sardaigne, tandis que, d’un autre côté, les Pliilisti, arrêtés, demeurèrent en Syrie. Dans cette personnification de.l’Égypte qui forme la tête de l’éten dard on observe que le capuchon rayé est fixé par un cordon en jugu laire. Les deux bras levés qui surmontent le klaft signifient dans les hiéroglyphes, la hauteur, l’exaltation, la joie. Cet étendard accompagne Ramsès III dans la suite des tableaux de ses victoires qui se trouvent dans le temple d’ibsamboul, et il est aussi auprès de ce pharaon lorsqu’il massacre de sa hache d’armes un groupe de prisonniers asia tiques. • N° 10. — Buste d’Horus. (Temple de Kalabsehi.) Ce dieu était adoré dans plusieurs nomes de la basse Égypte ; il symbolise l’éternel renouvellement de la divinité, et même, sous le nom de Horatris, il représente la préexistence divine. Le soleil meurt, mais il renaît sous la forme d’Horus, fils d’Osiris, et, soleil levant, il est le vengeur de l’être bon. L’avènement d’un pharaon était un lever de soleil. N° 11. — Buste de Moui. (Grand temple, île de Philæ.) Moui ou Meut, la pensée, la raison, est une des nombreuses transforma tions de Thoth, l’Hermés égyptien, auquel on donnait la tête de l’ibis comme symbole du cœur et de l’intelligence. La plume que Moui porte droite sur le klaft rayé doit appartenir à cet animal. N° 12. — Ammon-Ra. (Grand temple de Philæ.) Ammon, qui veut dire caché, mystérieux, est le créateur du monde et le générateur; Ra est le nom du soleil, de toute antiquité le dieu