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lées en spirales ou en nattes très fines (n° 17); ils la disposaient en tresses étagées formant plusieurs rangs très serrés et très réguliers ; ou encore en grosses nattes (n os 10 et 12) obtenues avec des cheveux d’emprunt ou l’ad jonction d’autres matières. De pareilles coiffures demandaient un temps considérable; aussi recourut-on aux chevelures artificielles, que l’on mit comme des chapeaux. Ces perruques furent d’un usage presque général. Les pauvres confectionnaient la leur avec de la laine ; les cheveux naturels étaient réservés pour les riches. Le Musée britannique et celui de Berlin en possèdent d’originales. Le n° 19, où la chevelure est lisse et tombante, montre que les Égyptiennes, dont les cheveux étaient peu longs, les coupaient carrément. Le n° 22 offre une de ces coiffures élégantes dont on trouve des exemples va riés; on en portait ainsi à l’épervier, à la pintade, etc., etc. Les Egyptiens s’oignaient tout le corps, pour conserver aux membres toute leur élasticité; cette coutume est encore observée en Nubie et dans presque toute l’Afrique. Les femmes se teignaient les paupières, pour faire paraître les yeux plus grands; il y avait pour cet usage deux nuances de collyre : le vert et le noir. Chez les Romains ce fut le stibium; c’est encore le Icohl chez les Orientaux. La toilette était d’ailleurs compliquée d’autres soins : après que l’aiguille d’ébène ou d’ivoire avait tracé autour des yeux le cercle noir, on mettait du blanc et du rouge sur la joue; du bleu, pour dessiner les veines sur le front; du carmin aux lèvres et enfin, aux doigts, le henné qui les teignait en rouge orangé, comme on le retrouve plus tard aux mains des dames mogoles. Le blanc était la couleur la plus habituelle des vêtements; il y en avait de tous les tons, depuis le plus terne jusqu’au plus éclatant. Les habillements de couleur étaient en usage dès les temps les plus reculés. Les bonnets étaient d’étoffes rayées ou brodés. On se servait de coton, de lin et de laine. Quant aux anneaux des bras et des jambes, dont le goût a toujours été répandu dans l’Orient et dont l’usage, comme on le voit, re monte si haut, ils furent chez les Égyptiens, aimant l’élégance et habitués à avoir les jambes nues, l’objet d’un véritable luxe, ainsi que les colliers. On y employait l’or, le corail, les perles, les agates, les calcédoines, les onyx, les cornalines. Il y en avait en acier damasquiné d’or; un grand nombre étaient enrichis d’émaux cloi sonnés, de pierres gravées, etc., etc. Le n° 7 représente une joueuse de mandore, un de ces tanbours à longs manches que l’on fait raisonner avec un plectre. Elle a un collier à six rangs en perles de verre, deux bracelets à chaque avant-bras; sa robe unique, qui descend jusqu’à terre et voile si légèrement le corps, est faite d’une de ces mousselines dont la transparence est semblable à celles que fabriquaient les Indiens dès la plus haute antiquité. Les Égyptiens en fabriquaient-ils aussi ou venaient-elles d’Asie? Les deux hypothèses sont admissibles. Cette figure de la xviii® dynastie pro vient de la nécropole de Thèbes. Le n° 10 offre un portrait de Ramsès II Méïamoum, roi de la xix° dynastie; sa couronne, ornée de Ynrœus, est l’insigne de la souveraineté. Le serpent est la vipère ou aspic, hadjieh des Égyptiens modernes. Le collier disposé comme une pèlerine est Y oslch. (Thèbes.) Les n os 1, 2, 3, 4, 5 proviennent des bas-reliefs des grottes d’El-kab (Eilithyia). La coloration est un essai de restauration, ainsi que les suivantes. Les n os 6 et 12 proviennent d’Esneh (Latopolis) ; les n os 8, 9, 11, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 21 et 22 de l’île de Philæ ; les n os 19 et 20 de Thèbes. Les exemples 7 et 10 sont tirés de ^Histoire de l’art égyptien, de M. Prisse d’Avennes; Paris, 1868 et suivantes, in-fol. Ouvrage publié sous les auspices du gouvernement français. (Artus Bertrand.) Tous les autres proviennent de la publication de la commission d’Égypte.