VOYAGES ET TRAVAUX GÉOGRAPHIQUES. 45 et par les religieux d’autres ordres, qui avaient fait de l’Église du Canada une admirable succursale de l’Église de France. La colonie était déjà en pleine prospérité, quand Champlain mourut à Québec, en 1635, âgé de 75 ans environ. Il put se dire, en mourant, que son œuvre devait lui survivre toujours. La France, en effet, resta en possession de sa belle colonie pendant tout le cours du dix-septième siècle, et cette possession séculaire ne lui fut plus disputée jusqu’au traité d’Utrecht (1713), où l’Acadie, sans cesser jamais d’être essen- Fig. 17, — Plan de Port-Royal. (Tiré de Y Histoire de la Nouvelle-France, par Marc Lescarbot; 1618.) bellement française, avait été cédée, avec F île de Terre-Neuve, à l’Angleterre qui convoitait déjà, dans ses vues politiques, l’occu pation entière de la Nouvelle-France. Les véritables colonisateurs de l’Amérique septentrionale avaient été les missionnaires de différents ordres religieux et surtout les jésuites, qui publiaient chaque année le résultat de leurs efforts, de leurs progrès et de leurs découvertes. Les Relations du Canada, dont la première, par le P. Biard, avait paru en 1616, ne comprenaient pas moins de quarante-trois gros volumes en 1672. Mais, avant cette publication, plusieurs voyageurs français, que leur caractère aventureux poussait