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38 XVII» SIÈCLE. — SCIENCES, LETTRES ET ARTS. grands voyages de découverte et d’exploration, qui passionnaient au plus haut degré les Espagnols et les Portugais, les Anglais et les Hollandais, et même les Italiens. Ces différents peuples avaient de nombreux vaisseaux qui sillon naient toutes les mers, sur tous les points du globe, tandis que notre marine n’était plus représentée, dans l’océan Atlantique et dans la mer du Sud, que par de petits bâtiments marchands qui n’avaient été faits que pour le cabotage. Cependant il ne manquait pas de braves marins et d’excellents pilotes dans les ports de Normandie, de Bretagne et de Guyenne. Mais Henri IV fut toujours arrêté ou contrecarré dans ses projets d’entreprises maritimes, par l’obstina tion intraitable de Sully, son premier ministre, qui était hostile à toute espèce d’expédition lointaine et qui ne regardait pas la ma rine comme une des forces nécessaires à la prospérité d’un Etat. Voilà pourquoi, en souhaitant pouvoir mettre à profit les magnifi ques découvertes de Jacques Cartier, qui avait donné à la France, au-delà des mers, une Nouvelle-France, deux fois plus grande que la mère patrie, Henri IV laissa exclusivement à l’initiative des asso ciations commerciales et de la marine marchande l'immense et pé nible tâche de fonder des colonies françaises. Une première tentative, il est vrai, avait été commencée en 1598, aux frais du Trésor royal, mais si malheureusement qu’on n’y avait pas donné suite. Dans la commission, en date du 12 janvier 1598, que le roi fit délivrer au marquis de la Roche : (( Nous establissons, par ces présentes signées de notre main, disait-il, le sieur de la Roche nostre lieutenant général ès pays de Canada, Hochelaga, Terrcs- Neuves, Labrador, rivière delà Grande-Baye, Norembergue et terres adjacentes desdites provinces et rivières, lesquelles sont de grande longueur et estendue de pays, sans icelles estre habitées par sub- jects de nul prince chrestien. » Le roi avait promis de fournir, pour cette saincte œuvre, vaisseaux, marins, soldats, artillerie et vivres, mais le marquis de la Roche ne put obtenir qu’un seul bâtiment, qui échoua, par l’ignorance du pilote, à vingt-cinq lieues de la côte du Canada. Henri IV s’adressa