504 XVII e SIÈCLE. — SCIENCES, LETTRES ET ARTS. Dans son opéra d’Alcyonc (1706), qui tient le premier rang parmi les œuvres qu’il fit représenter, on admira surtout de très beaux airs et une musique d’accompagnement dans laquelle il avait imité tous les bruits de la tempête. » André-Cardinal Destouches (1672-1749), surintendant de la mu sique du roi, ne composa réellement qu’une seule bonne partition, celle de la pastorale d’Issé (1697) : le roi en fut tellement satisfait, qu’il dit tout haut (( que c’était le premier opéra qui l’eût empêché de regretter ceux de Lully. » Néanmoins, jusqu’à la fin du siècle, le souvenir de Lully remplissait sans cesse le théâtre que ce grand maître avait créé; on y représentait toujours ses pièces avec les mêmes applaudissements; ses traditions instrumentales se conser vaient dans l’orchestre formé par lui ; ses leçons de chant et de déclamation avaient gardé leur empire parmi les admirables inter prètes de sa musique : Beaumavielle, Dumesnil, Dun, Hardouin; M lles Rochois, Maupin, Louison Moreau, Desmarets, etc. Mais la cour s’éloignait insensiblement de l’Académie royale de musique, où l’a ristocratie mondaine et la bourgeoisie riche avaient pris sa place. Louis XIV, qui ne goûtait pas dans la musique les mélodies vives et les motifs brillants, se contentait, à défaut d’opéras, des messes et des motets qu’il entendait dans sa chapelle, des sonates et des can tates qu’il faisait exécuter à Versailles et à Marly.