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352 XVII 8 SIÈCLE. — SCIENCES, LETTRES ET ARTS. renfermée dans le cercle étroit de ses statuts et de ses privilèges, comme dans un fort, tenait tête à la nouvelle Académie de peinture et de sculpture, protégée et favorisée par le roi et le cardinal Maza- rin. Les peintres parisiens, la plupart, qui avaient fait partie de l’an cienne confrérie, lui restaient attachés par des liens d’affection et de reconnaissance, quoiqu’ils fussent devenus membres de l’Académie; ils appartenaient toujours à l’école française, lors même qu’ils avaient fait le voyage traditionnel d’Italie pour achever leur éducation d’ar tiste. Laurent de la Hyre (1006-56), Louis Testelin (1615-55) et son frère Henri (1616-95), Nicolas Loir (1624-79), Noël Coypel (1628-1707), Ch. de la Fosse (1640-1717), étaient tous Parisiens et peintres d’his toire. La Hyre avait fait une multitude de tableaux pour les églises, pour les palais et pour les hôtels de Paris; on lui reprochait un peu de mollesse- dans l’exécution, mais il peignait agréablement, comme le dit Florent Lecomte : ce II couchoit ses couleurs avec tant de propreté, que la vue en étoit frappée ; son ordonnance étoit aisée, il entendoit bien la perspective et l’architecture. » Louis Testelin avait fait aussi de très bons tableaux pour le mai des orfèvres, qui envoyaient ces tableaux à Notre-Dame, où ils formèrent une curieuse collection. C’était là le type de la peinture parisienne. Nicolas Loir, qui avait étudié à Rome en sortant de l’école de Paris, imitait Poussin, mais n’ou bliait pas les leçons de ses premiers maîtres. Son père, riche orfèvre, lui procurait d’importants travaux dans les églises et dans les hô tels ; il travailla aussi 'pour le roi, dans le palais des Tuileries. Noël Coypel, avant d’être arrivé à la grande position qu’il occupa à l’A cadémie et dans les arts, sous le règne de Louis XIV, avait été employé par Charles Errard à l’exécution des peintures que cet artiste de Nantes (1606-89) fut chargé de faire au Louvre. Quant à Charles de la Fosse, qui devint un des plus féconds imitateurs de le Brun, son maître, il ne sortit de sa modeste obscurité qu’à l’époque où son talent ne fut plus éclipsé par l’éclatante réputation du grand peintre qu’il avait choisi pour modèle. L’Académie de peinture, recevant à la pluralité des voix les candi-