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350 XVII e SIÈCLE. — SCIENCES, LETTRES ET ARTS. que ces lignes presque indifférentes : « Claude Gelée, dit le Lorrain, qui a si bien copié la nature dans ses paysages, avoit un disciple, nommé Jean Dominique, qui s’est fait connoître pour l’avoir bien imité. )) Quant à Ch. Perrault, il ne l’a pas môme fait figurer au nombre de ses Hommes illustres. L’Académie de peinture et de sculpture, fondée en 1648, et dont les premières années furent si difficiles et si pleines de trouble, avait admis, au nombre des douze anciens qui la composaient, cinq élèves de Vouet : Charles le Brun, François Perrier, Michel Corneille et Juste d’Egmont, et un seul de ces élèves, Louis du Guernier, au nom- des onze académiciens; quant à Eustache le Sueur, qui fut aussi un des anciens, il se défendait d’avoir jamais été l’élève de Vouet, qui ne lui avait donné que des éloges et des conseils. Vouet venait à peine de mourir, et déjà il était presque renié par ses élèves les plus chers, qui ne voulaient plus rien lui devoir, parce que son nom et ses ouvrages n’étaient plus en honneur. C’était le Brun qui aspirait à le remplacer, en se mettant à la tôte des pein tres français. Plusieurs des meilleurs élèves de Vouet étaient tenus à l’écart et semblaient n’avoir rien à prétendre dans la succession artistique du maître. Son gendre Michel Dorigny (1617-65), bon peintre d’histoire, ne fut reçu à l’Académie qu’en 1663, comme graveur, et son autre gendre, François Tortebat (1616-90), le fut également, peu de jours après, mais aussi comme graveur. Nicolas Ninetde l’Es- tain était retourné dans son pays, en Flandre; J.-B. Mola, dans le sien, en Italie; Jacques Lhomme, à Troyes, sa ville natale. Char les Poerson (1609-67) avait suivi la fortune de le Brun, qui le fit entrer à l’Académie en 1651. Il n’y avait plus, à vrai dire, d’é cole de Vouet : François Perrier, qui mourut à Paris en 1656, était moins l’élève de Vouet que celui de Lanfranc et par conséquent des Carrache; il avait peint partout, en France et en Italie, avant de devenir un des meilleurs aides de Vouet, après la mort duquel il fut chargé de peindre la superbe galerie de l’hôtel de la Vrillière. « Ce peintre, dit Florent Lecomte, ordonnoit assez bien ses entreprises et travailloit avec facilité ; il avoit beaucoup de feu dans les représen-