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.‘548 XVII e SIECLE. — SCIENCES, LETTRES ET ARTS. vaux d’Hercule. Poussin avait à faire, en outre, deux grands tableaux pour les chapelles des châteaux de Saint-Germain et de Fontaine bleau ; les cartons de huit grandes tapisseries, pour le roi ; les esquis ses de divers ouvrages de peinture, pour le cardinal de Richelieu, et beaucoup de tableaux de moindre dimension pour des grands seigneurs de la cour ; mais le dégoût s’empara bientôt de lui, et il ne put vaincre le mauvais vouloir de l’architecte du Louvre, Jacques Lemercier, qui n’épargnait rien pour le blesser et pour lui faire sentir que la peinture décorative était et devait être l’esclave de l’architecture dans les bâtiments du roi. Le surintendant de ces bâtiments, Sublet des Noyers, prit parti pour l’architecte contre le peintre. Celui-ci adressa un mémoire au surintendant, pour se plaindre (( de ce qu’il prête l’oreille aux médisances de ses ennemis, lui qui devroit estre son pro tecteur, puisque c’est lui qui leur donne occasion de le calomnier. » La querelle s’envenima de telle sorte que Poussin prit prétexte de l’éloignement de sa famille pour retourner à Rome, au mois de sep tembre 1042, en promettant de revenir bientôt à Paris. La mort de Richelieu et celle de Louis XIII le dégagèrent de sa parole. Il était à l’apogée de son talent et de sa renommée. Il resta donc à Rome, où il mourut, le 19 novembre 1665, après avoir exécuté de nom breux chefs-d’œuvre. La première manière du Poussin, notre plus grand peintre, avait été un peu sèche et dure, mais prompte de touche et brillante de couleur; dans la seconde manière, son goût s’était épuré, son talent s’était élevé encore; dans sa troisième manière, celle de sa vieillesse, son génie était devenu plus hardi, plus poétique, mais sa couleur plus triste et plus grise. Poussin reconnaissait lui-même ses défauts, ou plutôt les qualités qui lui manquaient, car, en envoyant à M. de Chan- tclou un de ses derniers ouvrages, une Vierge grande comme na ture, ce il le prioit de considérer que tous les talens de la peinture ne sont pas donnez à un seul homme ; qu’ainsi il ne faut pas chercher dans son ouvrage ceux qu’il n’a point reçus. » Ch. Perrault, lequel n’a eu garde de l’oublier parmi les Hommes illustres qui ont paru en France pendant le dix-septième siècle, déclare, en rappelant